L’école buissonnière..tout faire pour effondrer la prédiction de GUESSOUS

Par : Lahoucine OUBLIH

Le regretté Mohammed GUESSOUS – sociologue de gauche et Prof ad vitam æternam décédé en 2014 – prophétisait: «Il n’y a pas de bon espoir pour tout un pays et tout un système politique, économique et social, s’il repose sur une politique de famine, de gaspillage et de déracinement. Si la jeunesse de ce pays souffre d’abord et avant tout d’une peur constante à propos de ses moyens de subsistance, et souffre au second plan d’une politique au niveau de l’éducation et au niveau de la culture, et sur le plan du cadrage intellectuel et idéologique, qui tente de créer une nouvelle génération d’’hyènes.

Chaque fois que les rapports annuels de l’indice de Shanghai sont publiés, un sentiment de ralentissement injuste et moral nous envahit alors qu’on contemple l’état des universités marocaines et leur séquence de déclin au cours des trois dernières décennies. Les paradoxes abondent entre les professeurs, dont certains s’accrochent à l’indépendance et à la sobriété de la recherche scientifique, alors que certains d’autre utilisent leurs postes pour leurs propres comptes.

Selon ledit classement, l’Université de Harvard est en tête du classement pour la vingtième année consécutive. L’Université de Stanford occupe la deuxième place. Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) est passé au 3ème rang. Les dix autres meilleures universités sont : Cambridge (quatrième), Berkeley (cinquième), Princeton (sixième), Oxford (septième), Columbia (huitième), Caltech (neuvième) et Chicago (dixième).

En contemplant les chiffres, un autre paradoxe retentisse révélant la différence entre un maigre budget alloué à la recherche scientifique, qui s’élève à un milliard et 484 millions de dirhams en l’an 2020, et le budget de l’Université de Harvard qui est estimé à 52 milliards de dollars, c’est-à-dire l’équivalant du budget général annuel du Maroc, qui pourvoit à tous les besoins du pays. D’ailleurs, le budget sommatif de nos universités et instituts scientifiques confondus, atteignant à peine 1,5 milliard de dollars annuellement, soit le tiers de cet l’argent est affecté aux étudiants sous forme de bourses, et la plus grande partie va aux salaires des professeurs et des employés, et les quelque 20 millions restants sont dédiés à la recherche scientifique, qui est la valeur de ce que un footballeur comme Messi reçoit du PSG.

Il n’y a aucune trace des universités marocaines parmi les 1000 universités choisies par le classement de Shanghai parmi les meilleures universités du monde pour cette année, sur l’échelle des grands prix et la qualité du travail des enseignants-chercheurs.. il n’y a pas moyen de rivaliser avec les universités d’Amérique, d’Europe, du Japon pour obtenir une place dans le hall, et encore moins dans les premiers rangs, cependant, on remarque que les pays du tiers-monde se sont fait une place au club des grands, à savoir L’Afrique du Sud avec 9 universités, l’Egypte avec 7, le Nigeria puis l’Ethiopie la Jordanie, le Sultanat d’Oman, le Liban, le Qatar, et les Emirats avec un “siège” pour chacun d’eux.

Combien de fois le système éducatif s’est-il trouvé à la croisée des chemins, et à chaque fois, la marge d’erreur était possible

Le cas persan reste hors concours, avec ses 11 universités, l’Iran figure dans le classement de Shanghai des 1000 meilleures universités du monde en 2022.Pas de secrets à révéler, cet exploit est dû au fait que les universités iraniennes enseignent en langue persane, un enseignement à donner aux décideurs de notre politique linguistique.

Admettons donc que: Pas de qualité d’enseignement… Pas de classement..Alors que faire ?

Se lamenter sur l’absence de nos universités marocaines dans tout classement international de la recherche scientifique est absurde, car nous devons considérer les capacités financières placées devant nos universités. Est-ce que nous avons le courage de reconsidérer le modèle économique des universités marocaines pour mieux obtenir plus de ressources, via des partenariat avec le secteur privé pour financer certaines recherches, imposition de frais aux étudiants aisés. Est-ce que le corps professoral pourrait admettre que la recherche scientifique et la production académique deviennent le principal critère d’évaluation des professeurs d’université et leur permettent de disposer des capacités les plus importantes.

Combien de fois le système éducatif s’est-il trouvé à la croisée des chemins, et à chaque fois, la marge d’erreur était possible, mais cette fois, cela semble différent, car le passage du système éducatif dans le mauvais sens peut être irréversible pour une période difficile à estimer qui peut prendre des années ou peut-être des décennies. Dès lors, cette saison (2022-2023), met notre éducation à la croisée de deux voies dont l’une conduit au lancement de réformes réelles, effectives, tangibles et immédiates capables de sauver ce qui peut être sauvé de la destruction de l’école publique, tandis que le second conduit à gâcher la dernière occasion de réformer et à subir un effondrement complet de l’éducation.

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