Casablanca respire sous l’eau

AZULPRESS – Saoudi El Amalki //

La capitale économique du royaume a forcé le buzz, en ces moments d’averses orageuses qui éclatent dans les artères et les quartiers. D’une traite, les pluies diluviennes submergent toute la métropole et provoquent des coups d’arrêt abrupts dans son quotidien. En moins de deux jours de précipitations torrentielles, Casablanca s’est ensevelie sous un ruissellement impétueux qui inondait les chaussées et bouchait les passages pour de longues heures. Les crues débordantes allaient causer un réel désastre au mouvement de la mobilité, toutes catégories réunies et aux biens publics et privés. Le cœur battant du pays « respire sous l’eau », pour parapher le fameux passage du chantre Abdelhalim Hafid, dans l’un de ses chefs-d’œuvre classiques de la chanson arabe. Ainsi, les images désolantes du scandale infrastructurel font le tour des réseaux sociaux et les diverses chaînes médiatiques, dénonçant la vétusté des rues et l’archaïsme des édifices. Les usagers des véhicules et les résidents des secteurs modestes haussent le ton face à cette chute de gestion attentatoire à la décence et à la dignité des citoyens. Sans scrupule, le maire de la ville se dérobait de ses responsabilités, en s’essuyant les mains et endossant ce déficit à l’adjudicataire de la gestion déléguée. Celui-ci tente en vain, de se justifier face à la flagrance des dysfonctionnements, d’autant plus que les requêtes contre cet attributaire sont monnaie courante, depuis des lustres. Encore une fois, la question de cette formule de gouvernance à laquelle certains conseils de ville font appel afin d’alléger des lourdeur de tâches communales, revient fortement à la tribune du débat public. En tous cas, on ne saurait passer sous silence ces manquements qui suscitent constamment les malaises aux populations et occasionnent des dégâts abyssaux aussi bien aux deniers publics qu’aux propriétés des individus. On ne pourrait non plus se conduire avec un laxisme excessif envers notamment des délégataires étrangers de ce mode d’exploitation des services publics. Le plus souvent, dans ces comportements de complaisance, on fait fi aux termes des cahiers de charge bien définis au préalable. De ce fait, la responsabilité de ces défaillances incombe directement aux parties délégataires, ainsi que l’autorité de tutelle dont la supervision est de mise. A cet effet, le consommateur paiera les pots cassés de cette déconfiture, quoiqu’il ne cesse de s’acquitter de ses quittances à temps et n’est jamais indemniser en cas de bavure administrative. C’est bien le cas de ce qui s’est produit aujourd’hui à Casa, car on savait qu’en hiver, il allait pleuvoir et qu’on devrait prendre toutes les précautions bien à l’avance. Rien ne fut fait pour endiguer les naufrages, des deux parties responsables de la catastrophe, à savoir le conseil communal et la société bénéficiaire de la gestion déléguée. Cette bévue commune ne devrait nullement passer inaperçue, comme si rien n’était, car il y a eu de fortes pertes et de grosses lacunes. Une évaluation profonde est à prévoir dans l’immédiat pour fixer les diverses responsabilités et débourser les dégâts qui en découlent. En fait, ce traitement de par son urgence, est prioritaire, mais il ne devrait pas s’arrêter à ce stade. Il serait judicieux de revoir toute la nomenclature de la gestion déléguée, passer au crible les failles et les insuffisances de la contractualisation en vue de l’assainir et, de ce fait, mettre fin à l’attitude vorace de certains attributaires.

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