A vrai dire : La restauration, l’oubliée éternelle

Il est bien vrai que la restauration à vocation touristique constitue un fondement de haute vitalité aux composantes de base du secteur. L’hébergement de confort et la gastronomie de goût vont toujours de pair, à côté d’autres crédos du package durant le séjour du visiteur de la destination. Or, il est à relever qu’on se focalise beaucoup plus sur l’hôtellerie sans se soucier des différentes activités afférentes. Il va sans dire que la négligence de ces créneaux indissociables d’accompagnement affilié dont la restauration s’approprie une place de choix s’avère incontournable. Un touriste qui foule le sol d’une contrée «exotique», aimerait bien savourer les plats ailleurs que dans l’hôtel qui, après tout, ne présente guère l’ambiance de convivialité et l’art culinaire de raffinement recherché. Il n’en demeure pas moins que ce métier est cruellement affecté par les aléas de la conjoncture pandémique, marquée par la fermeture et la restriction. En fait, plus que nul autre, la restauration vivait, presque deux années d’affilée, les angoisses de la crise en permanence. Bien avant l’avénement du mal épidémique, la restauration souffrait de tant de cacophonies entravant sa bonne marche, Les exemples de ce constat lamentable sont nombreux et méritent qu’on s’y penche sérieusement. Neanmoins, il convient de se réjouir qu’enfin, la station balnéaire d’Agadir, à titre indicatif se dote d’une seule association regionale, interlocutrice et empreinte de tact et de doigté pour s’atteler à la promotion de ce secteur après connu des périodes intestines. Néanmoins, le plus gros travail d’organisation et de nettoyage devrait être assumé par les professionnels eux-mêmes à travers leur association. Ce sursaut salvateur devra être entamé justement par cette structure elle-même appelée à se dynamiser, se renforcer et rassembler toutes les compétences de la restauration autour des actions communes, concertées et solidaires. Inutile de rappeler qu’au sein de cette profession évoluent des compétences de métier, de citoyenneté et d’imagination qui peuvent la développer et la tirer vers l’avant. Récemment, en ces temps du covid qui continue à sévir, une rencontre a lieu dans la cité ocre du royaume à laquelle a pris part une flopée de structures associatives régionales du secteur dont celle du Souss Massa, à l’issue des dernières déclarations de la ministre de tutelle. Les professionnels ont tenu à rappeler lors de ce rassemblement de crise que « le secteur de la restauration touristique est le seul à avoir été écarté de toute mesure de soutien et de suivi, et à n ́avoir bénéficié d ́aucune aide ni mesure de soutien, alors même qu ́il a été en première ligne face aux effets dévastateurs de cette pandémie. Les restaurants touristiques ont fait appel aux crédits Relance et Oxygène afin de survivre à court terme, et le prolongement des mesures de restriction, ainsi que le manque de visibilité quant à une reprise éventuelle, menace la pérennité des derniers établissements encore ouverts dont la survie dépendra des mesures adéquates et sérieuses que les responsables voudront bien mettre en place. Le secteur de la restauration touristique est assujetti à de nombreuses taxes fiscales fixes calculées sur la base de leur valeur locative et leur investissement. En absence de revenus, ces taxes devraient être annulées pour les exercices (2020 et 2021) Les restaurants touristiques, comme leur appellation officielle l ́indique, sont partie intégrante de l ́activité touristique, selon les lois 61-00 et 80-14, fixant les normes de classement d’établissements touristiques et encadrant, en conséquence le rattachement des établissements au secteur du tourisme. Il définit également les conditions d’octroi de classement touristique 1, 2 ou 3 fourchettes attribué aux établissements de restauration touristique ». Enfin, les professionnels du secteur demandent une réunion urgente avec la Ministre du Tourisme afin de « clarifier une situation dangereuse par ses répercussions sociales, financières et humaines et qui porte atteinte à un secteur essentiel de l ́activité touristique représentant plus de 1.000 établissements à travers le Royaume. Par ailleurs, en plus d ́être pénalisés et privés de toutes mesures de soutien, les restaurants touristiques se voient aujourd’hui obligés de justifier et légitimer leur place dans l ́échiquier du tourisme national ».