Officialisation de l’amazigh un chantier qui tarde a prendre forme

Quatre ans après l’adoption de la Constitution de 2011, l’officialisation de l’amazigh n’est pas encore mise sur les rails. Depuis 2012, le gouvernement n’a cessé de souligner qu’il s’agissait d’un chantier prioritaire nécessitant de larges consultations avec les différentes parties prenantes. Mais, jusque-là, les concertations ne sont pas encore entamées. Il ne reste plus qu’une année pour mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles et ficeler un cadre juridique définissant aussi bien les méthodes d’intégration de la langue amazighe dans le système d’enseignement et dans la vie publique que les mécanismes de promotion de la culture amazighe.

Le gouvernement pourra-t-il relever le défi et sortir le cadre juridique tant attendu dans les délais escomptés ? En tout cas, l’exécutif affiche son optimisme. Le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, a récemment affirmé que les différentes lois organiques stipulées par le texte fondamental seront adoptées avant la fin du mandat gouvernemental, assurant que l’accent sera mis sur trois principales lois organiques relatives à la grève, à l’amazighité et au Conseil supérieur des langues et de la culture du Maroc. Le gouvernement est appelé par les activistes amazighs à accélérer la cadence tout en veillant à ne pas «bâcler» ce dossier de la plus haute importance. Le défi est de taille. Mais le gouvernement ne partira pas de rien. La société civile a ficelé ses propositions à propos de la loi organique sur la langue amazighe. Du côté de l’institution législative, le groupe parlementaire de l’alliance du centre a présenté en 2012 une proposition de loi sur l’amazigh à la commission de l’enseignement, de la culture et de la communication de la Chambre des représentants qui a été bien accueillie par les députés.

Cette initiative parlementaire a été suivie en janvier 2013 par une autre émanant du Rassemblement national des indépendants (RNI). Cette proposition stipule la nécessité de la consécration du bilinguisme à travers l’utilisation de l’amazigh en tant que langue officielle à côté de l’arabe dans les espaces publics, les administrations et les conseils élus, les médias et les publications officielles comme le Bulletin officiel.

S’agissant de l’enseignement primaire et secondaire, l’amazigh devra être généralisé au niveau des établissements scolaires tant publics que privés et même dans les missions étrangères, selon la proposition parlementaire. L’enseignement supérieur n’est pas en reste. Il devra s’ouvrir sur la langue et la culture amazighes. Le RNI a certes retiré cette proposition en octobre 2013, au lendemain de son entrée au gouvernement de Benkirane. Mais il faut dire que l’exécutif dispose d’une bonne base législative à enrichir avec de nouvelles propositions. Même la loi organique sur le Conseil national des langues et de la culture marocaine, qui s’inscrit dans le cadre de l’officialisation de l’amazigh, a fait l’objet de deux propositions de loi de la part du groupe parlementaire de l’Istiqlal et de celui de l’Union socialiste des forces populaires à la Chambre des représentants.

le matin du jeudi 10 septembre 2015

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