!La voix du pragmatisme
AZULPRESS – Saoudi El Amalki //
Serait-on enclin de voir du bon œil l’arrivée de la délégation américano-israélienne dans nos murs, en provenance directement de Tel Aviv , après une longue rupture ? L’événement révèle, sans doute, la prééminence des intentions exprimées de part et d’autre, pour les rapports de coopération à venir. La mixité des hôtes de notre pays n’est pas chose fortuite, puisque la première puissance tient tant à inclure son protégé habituel dans le processus de réconciliation interrompu, il y a quasiment moins de deux décennies. En fait, la promptitude des faits qui se succèdent à une cadence accélérée est telle qu’on n’aura même pas le temps de réaliser ce qui s’offre aux yeux ni de polémiquer sur la question de la reconduction des liaisons avec Israël pour ne pas dire « normalisation ». On n’a bien l’impression que ce « fait accompli » était conçu et ficelé à l’avance afin de produire une nouvelle mutation dans la région que la junte algéroise ne fait qu’embraser, en adulant le guignol sous ses ailes, voué à devenir une organisation terroriste, bravant la stabilité et la quiétude sur ces lieux géostratégiques. Il est bien certain que la présence israélienne recelait plutôt une connotation confessionnelle et nostalgique, du fait qu’elle suscitait ardemment les sensations des amours du bercail abandonné. Ces rituels retrouvés que relaient subtilement les médias affectionnent ipso facto la communauté juive, à travers une série de refrains et projections historiques qui relatent le brassage tolérant des religions monopolistes au sein de notre pays. Il n’en demeure pas moins vrai que cette même entité qui arbore la paix dans le monde n’a jamais cessé de se contredire par des actes de gravissimes barbaries contre le peuple palestinien et d’ignobles transgressions envers les résolutions de l’instance onusienne. Cependant, l’Etat hébreu est aujourd’hui une réalité amère certes, mais un État que les palestiniens eux-mêmes, victimes de ses génocides perpétrés au grand jour, reconnaissent en tant que tel, au même titre que leur éternelle revendication. Seule la multiplicité des médiations dont celle du Maroc, de par sa crédibilité sur la scène universelle, pourrait concourir à rapprocher les points de vue pour une cohabitation saine, juste et pérenne au Moyen Orient. Intransigeant sur le principe de droit des palestiniens sur leurs terres et la sacralité d’Al Qods, notre pays se met en toute légalité de défendre son intégrité territoriale par les moyens qu’il juge opportuns au parachèvement de la question du Sahara. Il y a combattu, corps et âme, plus de quatre décennies, avec tout ce que ces luttes lui ont coûté de sacrifice en termes de vies humaines et d’urbanisation à bâtons rompues des provinces récupérées. Nul n’est censé donc surenchérir sur l’authenticité et la justesse de ses agissements empreints de réalisme et de pondération en vue de parvenir à ces objectifs existentiels. Ce que la Maroc a fait pour la Palestine et d’autres causes légitimes un peu partout, personne ne pourrait le contester. Et ce n’est pas du tout le fruit du hasard que les États-Unis s’y mettent de tout leur poids reconnu dans le monde pour proclamer haut et fort, la marocanité du Sahara et y planter son antenne consulaire. Le sérieux et la probité ont toujours fini par payer au moment où on y croit le moins ! D’autant plus que cela ne fait que commencer quand on voit la panoplie de pays qui déferlent sur le Sahara et la batterie de conventions multiformes qui s’en suit. Qui oserait encore tergiverser sur ces opportunités qui, tout d’abord, précipiterait le dénouement de ce dossier saharien qui n’a que trop traîné, ensuite, ouvrirait des horizons tous azimuts et enfin, désamorcerait les tensions dans la région mise sur le brasier par des militaristes écervelés, fous de la gâchette ?
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