..CULTURE DE LA RECONNAISSANCE .. MOHA OU LHOUSSAINE ACHIBANE TIRE SA REVERENCE

CULTURE

Moha Ou Lhoussaine Achibane incarne notre culture, notre spécificité et notre joie de vivre. Il est de la tribu des Ichqqiren de Leqbab. Ichqqiren ont subi le feu de l’aviation et de l’artillerie française coloniale pendant la résistance. Ils tinrent la dragée haute.

Achibane a fait la guerre d’Indochine, et, à son retour, a participé au premier Festival des Art Populaires de Marrakech, initié par Feue Meryem Aherdan. Il consacra sa vie au rayonnement d’un type de nos danses amazighes. Il parcourra le monde pour faire connaitre et valoriser l’image du Maroc. Il répondit toujours présent.

Achibane incarne une mémoire glorieuse, celle du Moyen Atlas marocain, mais aussi celle de tous les Amazighes. Sobre et digne, il supporta les aléas bureaucratiques  de nos institutions officielles. Homme du terroir, il mobilisa sa troupe dans différentes occasions officielles, nationales et internationales.

Sa danse est à l’image de ce que nous sommes : un peuple libre, mixte, « amoureux des étoiles » comme disait Feu Mohammed Khair-Eddine. Une danse « fantastique » qui associe rythme et poésie, qui nous enchante, nous rend fiers de nos valeurs de générosité et d’amour. Amour. Concept qui nous situe aux antipodes des discours sclérosés et des cultures bouchées.

Achibane est poésie et amour. Il nous a quittés. Ses funérailles se sont passées dans sa petite Bourgade de Leqbab. Sans cérémonial officiel.

Il n’a jamais rien demandé, sinon une occasion pour exprimer ses / nos talents. Il eut droit d’être qualifié par l’un des présidents de la première puissance mondiale, Ronald Reagan, de Maestro, artiste inégalé.

Achibane mérite un mémorial, une stèle, une avenue qui portent son nom. Responsabilité qui revient aux responsables des autorités locales, provinciales et régionales.

Je m’incline devant la mémoire de cette icône nationale.