Classe prolétaire

AZULPRESS – Saoudi El Amalki //

Le concept «prolétariat» qu’on avait si fièrement usé dans une certaine littérature idéologique, est, de nos jours, une terminologie relevant de la nostalgie. Les ouvriers et les paysans ou encore prolétaires tout court, étaient la raison d’être dans un certain combat farouche contre l’exploitation et l’impression. En face, le patronat qui monopolise les revenus de la production, arborait la tyrannie, en connivence avec l’oligarchie et la dépravation administrative. Le conflit des classes génère souvent des rapports de force en déséquilibre, tant que les institutions sont précaires. Mais, la lutte ouvrière pour l’instauration des droits légitimes ne baisse jamais les bras, aussi longtemps que cette complicité ignoble continue à bafouer les intérêts des salariés et marcher sans scrupule sur leur dignité. Les prolétaires des entreprises agricoles, tant marocaines qu’étrangères, se rebiffent, à chaque fois que la tension monte d’un cran, dans plusieurs points du territoire national, connue pour l’abondance de l’activité agricole. En effet, depuis déjà des lustres, des centaines de manifestants se mobilisent, à l’appel des structures syndicales pour crier, haut et fort, leurs malheurs. Ces unités de production sèment chaque jour la violation des droits les plus élémentaires, sans que les décideurs locaux ne réagissent pour rétablir cet état de fait condamnable. Fort indignés devant l’irresponsabilité et l’indifférence de leur employeur, les ouvriers, hommes et femmes, protestent énergiquement pour la régularisation de leur situation et la concrétisation de leurs cahiers revendicatifs conformément aux règles en vigueur. Toujours en colère, les manifestants s’époumonent à tue-tête sans provoquer de casse et se donnent rendez-vous pour de longs sit-in car l’administration demeure impassible en face de leurs droits légaux. Ces manifestations, qui s’insèrent dans la multitude de démarches ouvrières, connaissent en général, un engouement dans les milieux des travailleurs qui n’en peuvent plus devant les pressions de la direction des fabriques, mais également des autorités locales et des services extérieurs concernés, notamment l’inspection du travail. Cette situation devient de plus en plus alarmante si l’on sait que les entreprises agricoles ne cessent de mener la vie dure aux ouvriers devant le mutisme total des responsables. Il serait alors consciencieux et humain de prêter attention aux doléances de cette classe ouvrière, dans le cadre des lois de travail en vigueur, d’autant plus que la conjoncture sociale de ces travailleurs nécessite un intérêt tout particulier. Des régions agricoles prisées sont considérées comme un bastion de l’agriculture de l’export dont les ouvriers jouent constamment un rôle prépondérant sans que ces derniers profitent de leur effort colossal dans le développement de la productivité qui se hisse au plus haut degré en termes de qualité et de traçabilité. Il est donc temps de régulariser cette situation critique dans l’équité et la justice sociale, au lieu de laisser les patrons s’enrichir aux dépens de la sueur des travailleurs.


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