A vrai dire : La société des valeurs
Saoudi El Amalki
A bien des égards, notre pays s’affronte à un grand déficit, en matière de valeurs, depuis un bon bout de temps. Les pratiques vertueuses qui faisaient autrefois, le fer de lance de toute une Nation en constante mutation, s’étiolent dans les dédales de la défectuosité sociétale. Assurément, c’est un marasme aussi fâcheux que la panne économique et sociale dont peut souffrir la société marocaine. Ces temps-ci, la problématique du statut de la femme défraie la chronique, au même titre que l’égalité des sexes dans le contexte actuel où on relève les défis et toutes parts. La lutte sans merci que mènent les forces vives contre les formes de violence et d’assujettissement en direction de la femme, semble heurter des résistances de la nébuleuse rétrograde, à plusieurs niveaux. Toutefois, on relèvera non sans réjouissance, la montée notoire de la prise de conscience, à travers la dénonciation de plus en plus nette, de ces agressions au sein des ménages, jadis proies du tabou et de l’épouvante. Il faut dire à cet égard, que cette complicité performante entre les victimes violentées et les acteurs de la société civile, a fini par payer dans bien des cas. Il n’en demeure pas moins peinant que le harcèlement sexuel regagne aussi l’université marocain, suscitant une large indignation non seulement au sein de l’enceinte universitaire, mais également dans les divers milieux de la société. Depuis déjà des semaines, des récits révoltants ont éclatés par-ci, par-là, mettant sur le banc des accusés, une flopée de profs. de l’enseignement supérieur. Le scandale fait l’effet d’une bombe dans l’opinion publique nationale et fait propager le sentiment d’émoi dans les familles marocaines. L’affaire atterrit dans les couloirs de la justice qui en tirera le verdict, pour ce qu’on aura désormais appelé communément « notes contre sexe ». Sans avoir nullement l’intention de mettre tous les enseignants dans le même sac, ni éclabousser l’honneur de la noble profession, il importe d’avancer que ces faits révoltants traduisent la déficience sus citée qui prend des tournures plutôt alarmantes puisqu’elle porte préjudice à l’éthique et l’équité estudiantines sans pour autant, parler de la dignité sociétale. En effet, l’état dépravée de l’un des socles éducatifs de la société les plus névralgiques, gangrène au grand jour, par le biais des manies nocives qui le rongent terriblement. Bien évidemment, il est condamnable de continuer à tolérer ces dépravations à l’espace universitaire et bien ailleurs, mais il serait plus judicieux d’y faire face avec tous les moyens loyaux et légitimes. Cette situation burlesque nécessite, sans nul doute la révision du système d’évaluation de manière à mettre au pied de mur les « vices » des petites gens peu consciencieux. En fait, le constat si bas dans lequel se trouverait tout le système aussi bien scolaire que supérieur ne fait qu’inciter à cette «bassesse», à la lumière de laquelle on a tendance à se dérober devant sa mission. Elle est bien révolue l’expression de l’un de nos illustres poètes quand il disait :
« Le maître a failli être prophète ! »
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