A vrai dire: Benzema, sur le toit du monde de football

Saoudi El Amalki

Au théâtre du Châtelet à Paris, en présence de la galaxie du football mondial, Karim Benzema soulève le trophée individuel le plus huppé de la planète.

La 66 ème consécration du ballon d’or, pourrait paraître naturelle pour une star plébiscitée par tous les techniciens de la balle ronde à travers la planète.

Mais, celle de cette année aurait, sans doute, un goût tout à fait particulier, de par l’intensité et l’estime dont elle fut enrobée durant cette soirée fringante.

Aujourd’hui, l’homme est couronné, à l’âge de 34 ans, pour un vaillant parcours parsemé d’écueils acariâtres auxquels il faisait face, sans relâche.

A fleur d’âge, alors qu’il pétillait d’euphorie de jouer au club des galactiques à Madrid, il évoluait sous l’ombre de l’une des sommités de l’histoire ; le portugais Ronaldo qui au demeurant, s’adjugeait les cinq oscars dont la première au Manchester United.

Pour un incident accidentel survenu au cœur de cet itinéraire flamboyant, il fut empêché de jouer en sélection française et n’avait pas pris part au second sacre tricolore en 2018, en Russie. Pendant toute cette période, il ne cessait de boire le calice jusqu’à la lie et endurait toutes les peines du monde à maintenir son mental intacte.

En trois ans, après avoir glané la ligue des champions d’Europe, en finale de 2018 à Kiev, Benzema remontait bravement la pente et s’érigeait en maître absolu de cette équipe madrilène rayonnante, tout en faisant montre d’une abnégation hors pair et alliant charme et efficacité dans un jeu limpide et laborieux.

L’année écoulée, il séduisait le monde entier, par sa résilience, son altruisme et surtout sa grinta, au point de venir à bout des célébrités britanniques les plus attendues.

Il réintègre la sélection de France en pompe et y imprime ce caractère de gagne qu’il a toujours habité, du fond en comble.

Lors de la soirée de remise des prix de l’année 2022, Karim eut bredouillé des propos qui dévoilaient cette profonde aigreur qu’il avait ressentie tout au long des épreuves surmontées, cette persévérance qui ne l’avait jamais quitté d’une semelle et, enfin ce rêve de gamin qu’il n’avait pas de cesse de nourrir, jusqu’au triomphe mérité, sous les yeux de ses idoles de toujours ; Zidane et Ronaldo ( le brésilien ).

Et lorsqu’il met en public que le ballon d’or est celui des merengues, il met en évidence cette valeur singulière qui le marque à jamais, celle de jouer pour l’équipe, sans nul égoïsme ni présomption.

« Ce ballon est dédié au Peuple ! », conclue-t-il, avec humilité. Mais, quel peuple ? Assurément, celui au sein duquel il est né et formé qu’est l’Hexagone, mais aussi celui de son origine qui n’est autre que le peuple Amazigh kabyle, en Algérie.

C’est autant dire que Karim est bel et bien, le prototype d’un citoyen entier qui force de la considération humaine.


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