Tout savoir sur le nouveau variant..OMICRON
Ceci peut sembler comme du déjà-vu. Ce variant qui fait la une des journaux nationaux et internationaux, rappelle fortement le même scénario qui s’est produit l’an dernier lors de l’émergence du variant Delta. Baptisé Omicron, ce variant représente, selon le groupe d’experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), “un risque accru de réinfection” par rapport aux autres variants, dont Delta, dominant et très contagieux.
Des indications actuelles plutôt pessimistes car jusqu’à cet instant, les scientifiques à travers le monde ignorent encore si les vaccins actuels constitueront un bouclier efficace contre Omicron ou non. “Certaines mutations dans ce variant sont déjà connues pour leur capacité à aider le virus à échapper au système immunitaire et à résister aux anticorps. Mais aucune réponse définitive ne peut être apportée actuellement“, fait savoir Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé.
En effet, avec la reprise de l’épidémie en Afrique australe et un peu partout en Europe, le coronavirus est à nouveau au cœur de l’actualité. Selon “Santé publique France“, Omicron présente “32 mutations, insertions ou délétions de la protéine Spike dont notamment la mutation N501Y qui a été associée à l’augmentation de la transmissibilité des variants alpha, beta et gamma“. À titre de comparaison, Delta présentait seulement deux mutations. “Omicron associe plusieurs mutations, plus que tous les autres variants précédents, sur des parties sensibles du virus dont la protéine spike“, explique Dr Tayeb Hamdi.
D’où vient l’appellation ?
Quinzième lettre de l’alphabet grec, Omicron est dérivée du phénicien Ayin, qui signifie “œil”. Cette lettre a été tirée des hiéroglyphes plus anciens qui illustraient ladite lettre avec un œil. Avant d’arracher à son homologue Delta le rôle de la vedette dans la liste des variants du coronavirus suscitant la panique à l’international, Omicron était plutôt connu par les mathématiciens, pour qui il peut représenter la croissance asymptotique d’une fonction, mais aussi au sein des astronomes.
Si Omicron s’invite désormais dans la catégorie des variants du coronavirus, c’est parce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en a décidé ainsi ce vendredi 26 novembre 2021. Le but principal de son appellation n’est tout autre que d’éviter que B.1.1.529, son indigeste nom original, ne soit renommé par la presse internationale “variant sud-africain“, en référence au lieu d’origine identifié par les virologues, explique la presse française.
Dans ce sens, et en mai 2021, l’OMS indiquait mettre de côté les noms constitués de lettres et de chiffres se référant aux lignées génétiques du SARS-CoV-2 utilisés par les experts, les considérant “difficiles à retenir et sujets à des déclarations erronées“. Ainsi, l’Organisation avait officiellement décidé de rebaptiser les nouveaux variants avec des lettres de l’alphabet grec non seulement “faciles à prononcer et à retenir” mais aussi plus politiquement correctes. Pour éviter les qualificatifs nationaux utilisés jusque-là – anglais, indien, brésilien – jugés “stigmatisants et discriminatoires” par cette dernière.
Des pays se ferment de plus en plus à l’Afrique australe
“Pour l’instant, plus de 30 cas ont été détectés, dont 22 en Afrique du Sud et les autres se sont déclarés à Botswana, Hong Kong, Israël et en Belgique“, énumère Dr Hamdi. Ce samedi 27 novembre 2021, le ministre de la Santé britannique, Sajid Javid, a annoncé que deux cas de contamination au nouveau variant Omicron avaient été identifiés dans le pays. “L’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) a confirmé que deux cas de Covid-19 comprenant des mutations compatibles avec B.1.1.529 ont été identifiés au Royaume-Uni“, a annoncé le ministère dans un communiqué, précisant que les personnes contaminées et leurs familles s’étaient isolées. Même en Italie, l’Institut supérieur de la santé (ISS) a annoncé, samedi soir, la détection d’un premier cas du variant Omicron du coronavirus. “L’échantillon positif a été prélevé sur un patient en provenance du Mozambique“, a précisé l’ISS dans un communiqué. L’Allemagne n’est pas en reste. Elle vient de déclarer, ce samedi, deux cas de ce variant. Idem pour la République tchèque qui a annoncé la découverte de la souche du nouveau variant Omicron sur une patiente atteinte du Covid-19.
Au risque de voir le variant se propager et reproduire les mêmes péripéties que son ancêtre Delta au sein de leurs pays, plusieurs Etats ont fermé leurs frontières. Les Etats-Unis ont par exemple interdit l’entrée aux voyageurs venant d’Afrique australe, hormis les ressortissants américains et les résidents permanents. Le Canada et le Brésil ont également adopté des interdictions.
Le Japon va durcir ses conditions d’entrée, avec dix jours d’isolement pour les personnes en provenance de cette zone. La Thaïlande a annoncé une interdiction d’entrée à partir de décembre. La Corée du Sud appliquera, quant à elle, des restrictions de visas et une quarantaine à partir de dimanche pour les passagers en provenance de huit pays : l’Afrique du Sud, le Botswana, le Zimbabwe, la Namibie, le Lesotho, l’Eswatini, le Mozambique et le Malawi.
En Europe, l’Union européenne (UE) a recommandé de suspendre tous les voyages en provenance d’Afrique du Sud et de six autres pays de la région. Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, la France, l’Italie ou la Suisse, ont interdit les vols en provenance de ces pays.
Quelles implications pour le Maroc ?
“Le Maroc a déjà pris les mesures nécessaires pour réduire le risque d’importer des cas de ce variant, pour protéger le pays, mais un variant plus transmissible – si confirmé- finit par toucher toute la planète“, souligne le médecin chercheur en politiques et systèmes de santé. Alpha, Beta, Gamma, Delta ou encore Omicron, Tayeb Hamdi campe sur ses positions. D’après lui, les premières réponses seront disponibles dans deux semaines, mais le vaccin ainsi que les gestes barrières et le port constant du masque sont la seule issue de secours si nous voulons faire face cette nouvelle souche du Covid-19.
Un suivi de la situation en Afrique du Sud dans les conditions réelles de l’épidémie donnerait, d’après lui, des réponses plus précises, mais avec plus de retard. “Restons vigilants, avec plus de respect des mesures barrières, et vaccinons-nous rapidement avec toutes les doses nécessaires. C’est notre seule arme contre Delta, Omicron et d’autres“, conclut-il.
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