Tout feu ..tout soif

Lahoucine OUBLIH

Les Baamranis meurent à petit feu

Il est possible de faire face à tous les défis économiques, sociaux et culturels, mais la mère de toutes les batailles reste sans aucun doute, faire face aux risques résultant de la rareté de l’eau et de la détérioration de la qualité de l’eau courante des rivières et des nappes phréatiques du Maroc, qui est le danger le plus important et le plus difficile auquel le Royaume est confronté avec acuité et urgence, après que notre pays ait été pendant des siècles un fief d’eau et de verdure.

A Ait Baamran, les gens mouraient, jadis, à cause des bombardements incessants de l’artillerie lourde espagnole, mais aujourd’hui la mort peut débarquer à l’improviste à dos d’une pénurie d’eau ou tout simplement d’un incendie ici et là.

Les perspectives de l’économie pourraient s’améliorer de manière significative grâce à la reprise que pourraient connaître les marchés du pétrole. Si les réformes économiques majeures sont accélérées, on pourrait facilement gagner des points supplémentaires dans le taux de croissance, et le gouvernement peut être en mesure d’atteindre la plupart des objectifs sur le plan de la protection sociale d’ici la fin de son mandat prévue en 2026, y compris réussir même dans les secteurs de l’éducation et la santé.

Mais.. que faire sans les gouttelettes d’eau ?

Les Baamranis, qui respirent la politique jour et nuit, et qui peuvent donner des leçons tous azimuts parcourant toutes les stratégies imaginaires, classent dorénavant, tous ce bazar à côté, et sonnent l’alarme du feu et de la soif.

C’est pourquoi le plf de 2023 et ses orientations stratégiques, devrait consacrer une importance exceptionnel à ce danger imminent, et veiller à l’établissement d’une panoplie de plans et stratégies pratiques ainsi que des mesures urgentes, pour surmonter la pénurie d’eau et les effets du changement climatique, et dresse une carte des grandes réformes à court, moyen et long terme nécessaires à l’exploitation optimale du secteur de l’eau, pour assurer la bonne gouvernance et la gestion des risques qui y sont associés .

Nous avons perdu assez de temps et nous sommes en retard pour trouver des réponses au dilemme de l’eau, qui concerne non seulement les générations présentes mais aussi les générations futures. Il est temps donc de mettre fin à la politique de bricolage et à l’approche patchwork qui ont accompagné les politiques publiques dédiées à l’eau sous l’égide des deux gouvernements précédents. La vision d’avenir d’un État ne peut reposer sur l’attente du destin du ciel, qui peut être abondant pendant un an et rare pendant des années. Et le plus grand dilemme est que, même avec la volonté du gouvernement de construire des stations de dessalement, il nous faudra cinq ans pour boire la première tasse d’eau des projets qui pourront être lancés au cours de l’année prochaine, et le meilleur exemple en est la station de dessalement à Saidia, dont l’achèvement a été retardé de cinq ans.

Le plus grand problème réel auquel est confrontée la politique de l’eau dans notre pays n’est pas la fourniture de ressources financières ou la disponibilité d’une volonté politique. C’est à portée de main. Le danger est de perdre du temps administratif dans une question fatidique qui ne peut être tolérée par notre bureaucratie.


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