?Qu’est-ce que le journalisme

AZULPRESS //

• 1 QUI ?

Les gens que nous appelons les journalistes

• 2 OÙ ?

Le journalisme émerge entre les mailles du filet

• 3 COMMENT ?

Repenser les moyens de production

• 4 QUAND ?

Une journée dans la vie de l’actualité

• 5 POURQUOI S’EMBÊTER?

L’année écoulée a été traumatisante. Maintenant que les vaccins sont administrés et que les entreprises rouvrent, le monde se tourne vers le renouvellement et la reconstruction. L’industrie du journalisme ne fait pas exception. Depuis le printemps dernier, malgré tous les excellents reportages sur la pandémie que nous avons vus – une couverture qui a sauvé des vies – les lacunes des médias ont également été douloureuses: l’incapacité de se concentrer sur des histoires multiples et interconnectées; une volonté d’être distrait par les démagogues et la désinformation; le silence honteux et la mise à l’écart du public et des collègues de couleur.

Nous sommes maintenant confrontés à un choix entre un retour progressif là où nous nous sommes arrêtés et une transformation plus fondamentale de ce que nous sommes. «Qu’est-ce que le journalisme?» – cette édition numérique du magazine – nous emmène sur cette deuxième voie, et nous espérons qu’elle soulèvera également des questions fondamentales pour vous.

C’est le projet numérique le plus ambitieux que nous ayons jamais essayé au CJR. Chaque jour cette semaine, nous déploierons un nouveau chapitre, chacun explorant une question issue des principes les plus élémentaires du reportage: qui peut se dire journaliste? Où le journalisme peut-il avoir lieu? Comment est-il produit et partagé? Quand nous y engageons-nous? Et enfin – avec une confiance dans la presse au plus bas niveau historique – pourquoi se donner la peine de faire du journalisme?

Ce projet est né de préoccupations pragmatiques: parce que beaucoup de nos abonnés sont loin des bureaux où ils reçoivent notre magazine imprimé, nous avons pensé que cela n’avait aucun sens de leur envoyer quelque chose qu’ils ne verraient jamais. Mais, comme cela arrive souvent avec des idées comme celle-ci, ce qui a commencé comme une solution de contournement est rapidement devenu quelque chose de beaucoup plus. Je suis particulièrement reconnaissant à Betsy Morais, rédactrice en chef de CJR, et à nos partenaires de Point Five, la firme qui conçoit le magazine, qui ont tous relevé le défi de créer quelque chose qui n’avait jamais été fait auparavant. Pour aborder le sujet, et en hommage aux nouvelles formes de narration qui constituent aujourd’hui les médias, nous utilisons une panoplie de formats: dans les prochains jours, en plus des articles et des colonnes écrits , vous trouverez des morceaux audio , interactifs , une collection de journaux intimes et une bande dessinée – le tout provenant d’un large groupe de contributeurs et de sujets. Notre espoir est qu’en explorant les limites de notre profession – où le journalisme se situe à côté de l’art, de l’organisation communautaire, de la comédie et de la conspiration – nous pouvons trouver l’inspiration et tracer des lignes significatives.

D’une certaine manière, ce projet poursuit un thème qui nous a consumés depuis l’automne dernier, lorsque le CJR a parrainé une conférence en ligne de deux jours à la suite des récentes manifestations contre le racisme. Nous l’avons appelé «Le nouveau journalisme: repenser les nouvelles» et avons exploré comment le journalisme devrait changer. En décembre, nous avons suivi cela avec un magazine imprimé intitulé « What Now? », Examinant les façons dont l’industrie des médias avait déjà été forcée de se réinventer. Avec «Qu’est-ce que le journalisme?» nous allons encore plus loin dans les hypothèses que nous formulons à propos de notre travail – à tel point que nous l’avons appelé «le problème existentiel». Nous demandons: qui dit que nous ne pouvons pas diffuser les nouvelles en direct , en empruntant une fréquence radio ou par SMS ? Pourquoi ne devrait pasla couverture est-elle belle ? Doit-on toujours s’identifier aux sujets ? Qu’est-ce que la vérité et comment pouvons-nous être si sûrs de la connaître ? Et pourquoi, vraiment, quelqu’un a-t-il besoin d’une carte de presse ?

L’année écoulée – la dernière décennie, en fait – a été difficile pour notre profession. Des milliers de nos collègues ont perdu leur emploi; des dizaines de points de vente ont fermé leurs portes; des millions de lecteurs ont évolué. Et la triste réalité est que des nouvelles plus difficiles sont presque certainement à venir, car les retombées économiques de la pandémie continuent de se révéler dans leur intégralité. Pourtant, il y a de l’optimisme au milieu de l’épave. Nous avons atteint un moment charnière et prometteur, chargé de repenser la nature de notre industrie. C’est l’occasion de ne rien faire de moins que de refaire le journalisme.

– Kyle Pope