Quand l’hiver approche

Quand l’hiver approche
Nos grand-mères
Ramassent les fagots
L’heure de la soupe aux légumes
Et du couscous à la farine de maïs
De pleine lune sonne.

Quand l’hiver approche
Nos mères pétrissent
L’argile et quelques pierres
Construisent un four
Traditionnel pour cuire le pain
Rempli de graisse,

Quand l’hiver approche
Les femmes se rassemblent
Comme des fourmis,
Elles travaillent dur
Pour se préparer
Au froid glacial,
À la pluie et à la neige,
À la peine féminine.

Quand l’hiver approche
Les villageois se souviennent
De leur candidat
Et de ses promesses
Électorales,
De leur mauvais sort
Et ses méfaits impitoyables

Quand l’hiver approche
Des femmes enceintes
Perdent leurs bébés
Dans une détresse affligeante
Des vieillards, hommes et femmes
Agonisent et meurent lentement
Dans un silence assourdissant.

Quand l’hiver approche
Combien la route est longue,
Combien l’hôpital est loin,
Combien l’école est loin,
Quand il pleut,
Il fait un froid de canard
Quand on n’a pas de manteau.
On se réchauffe de chants d’hiver
Des complaintes dénonçant
Ce monde et ses revers.

Quand l’hiver approche
Sur ces montagnes
Une petite fille meurt
Elle avait une vilaine toux,
Elle vomissait du sang.

Quand l’hiver approche
Sur ces montagnes
Eve et Adam
Saignent dans la coquille
De la négligence.

Quand l’hiver approche
Sur ces montagnes,
Elle est morte,
Son corps n’a pas pu
Supporter le froid piquant,
Surtout avec le manque
De médecine, de médicaments.

Quand l’hiver approche
Sur ces montagnes,
Le malheur s’empare de l’école
Des plafonds saignent,
Des tableaux se fissurent,
Des bancs refroidissent
Des corps sans mains,
Des regards larmoyants
Engourdis par le vent glacial.
L’ abondant scolaire
Leurs dernières chansons.

Poète Manssouri Essaid.