Portrait d’Agadir: Omar Halli, un parcours pimpant 

Saoudi El Amalki

Durant toute la cavalcade ondulatoire de la vie culturelle et artistique contemporaine du Souss Al Alima, une pléiade pléthorique des sommités patentée aura enjolivé ce paysage édifiant et diversifié.

Sans aucun doute, une effigie flamboyante crève l’écran parmi cette constellation que la cité aura procréée, au fil du temps.

Le nom et le renom de Halli Omar, ne sauraient passer sous silence au sein de la galaxie qui a marqué de longues générations de l’après-séisme, au lendemain des années soixante.

Après un passage estudiantin hors de la ville sinistrée, il rentre au bercail, tout feu, tout flamme pour amorcer une passion musicale au groupe engagé de « Jouala », de la fameuse troupe de théâtre Anouar Souss qui meublait copieusement la scène de l’art dramatique national.

A cette époque qui se caractérisait par une vague d’expressions de rejet des années de plomb qui impactait les prestations des jeunes révoltés et survoltés à souhait, Omar Halli s’en extériorisait par le fracas des tambourins sur scène au terme de chaque show, en guise de refus de cette ère sombre de notre histoire.

Peu après, il avait rayonné dans son itinéraire académique, au point de s’ériger au zénith de la pyramide, en tant qu’enseignant chercheur es-docteur en littérature, puis président de l’université Ibn Zohr, là où il excellait par sa dextérité et son habilité hors pair, puisqu’il insufflait à ce bel ouvrage, accompli avec minutie et passion, une notoriété exceptionnelle.

Fort soucieux du pétillement de l’étendue universitaire, il jalonnait plus de la moitié du territoire du royaume pour y implanter ces édifices, aux confins des provinces récupérées, au grand bonheur des étudiants et leurs familles.

Doté d’un haut talent de communication et d’une immense étoffe de discernement et doigté, il parvenait à persuader les plus rétifs de ses interlocuteurs aussi bien à l’échelon central que régional, parmi les décideurs de tous ses projets de création d’unités universitaires ou encore d’incorporation de cursus dans tel ou tel établissement.

Jamais, l’université n’avait cette personnalité de transcendance avérée et de flamboiement incommensurable que durant son passage illuminé !

En dépit de sa besogne laborieuse qu’il accomplissait avec panache et célérité, il ne se dérobait guère de sa vocation d’artiste et d’intellect qui le hantait à jamais, tout au long de parcours en compagnie de l’élite locale voire nationale.

Il fondait aux côtés d’une flopée de mordus du théâtre l’expérience du « père des arts » dans l’enceinte de l’université qui en est à présent au quart du siècle de son existence et qui se hisse aujourd’hui parmi les rares rescapés de cette belle tradition.

De même, il s’engageait dans l’univers du septième art, en impulsant les premiers jalons de l’événement de taille, à la thématique de haute teneur sociétale en l’occurrence, le festival Agadir du cinéma et migrations, y compris aussi ses implications dans les différents ciné-clubs de la ville.

A cet égard, on ne pourrait non plus, occulter son essai fulgurant inhérent à l’émergence d’un festival inédit qui s’intitulait le FIAC dont la singularité et la frugalité universelles se sont vite mises en évidence, par son cachet fluide et cristallin en terme de prestance et de sens exercés sur l’assistance plurielle.

Ceci étant, après avoir vécu de sitôt, dans une ambiance familiale et amicale plutôt « progressiste », il tentait une carrière politique sous d’autres cieux sans grand éclat ni succès, mais loin de contester ou blâmer ses choix, Omar aura, en revanche, réussi un itinéraire des plus sensationnels et gagné, en conséquence, de l’estime et de la considération de tout son entourage, de par son attitude joviale, son érudition soutenue et sa qualité indéniable du travail à la perfection.

C’est aussi un bon vivant qui aime la vie, chérit la nature, adule l’humain et sacralise le Savoir, sans se soucier du qu’en-dira-t-on. Socrate disait un jour : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, tandis que les autres crient savoir ce qu’ils ne savent pas ! ».

Omar Halli est incontestablement un désireux insatiable du savoir sans prétendre qu’il en sait grand chose. Il est d’une humilité et d’une sobriété inouïes ! Enfin, on aura le plaisir de dédier un extrait d’un bel poème alexandrin intitulé « Mémoire » de l’auteur français Rimbaud (1854-1891) :

L’eau claire ; comme le sel des larmes d’enfance,
L’assaut au soleil des blancheurs des coups de femmes,
La soie, en foule et de lys pur, des oriflammes
Sous les murs dont quelque pucelle eut la défense.

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