Poème MOSTAFA HOUMIR : vEnvie de vivre

AZULPRESS – M

La vie est un coquelicot des plaines souriant au soleil
(L’Haj Belaîd; grand poète et chanteur Amazighe)

Chaque fois que je vois
Des filles jouer à la marelle
Pieds nus, dans leur ruelle
Des garçons chasser dans la poussière
Armés de lance-pierres
J’ai envie de vivre!
Chaque que je vois
Un coquelicot souriant au soleil
Du pollen excitant les abeilles
Une cigale dansant avec une sauterelle
Le printemps attendant son hirondelle
J’ai envie de vivre!
Chaque que je vois
Le ciel abreuver la terre
L’arc-en-ciel étaler ses couleurs
La femme exhiber ses contours
Son corps offert à l’amour
J’ai envie de vivre!
Chaque que je vois
La vague qui écume de blancheur
L’aurore qui éclate de splendeur
Les fleurs qui embaument de senteurs
Les oiseaux qui chantent de bonheur
J’ai envie de vivre!
Chaque que je vois
Un moribond qui s’efforce de sourire
Refusant de mourir
Ne voulant pas admettre
Que la mort est à sa porte
J’ai envie de vivre!
Chaque que je vois
Un pêcheur priant l’océan
De lui prodiguer ses trésors
Lançant son filet et attendant
Les dons de la mer
J’ai envie de vivre!
Chaque que je vois
Deux amant s’enlaçant
Sur le quai d’une gare
S’embrassant en pleurant
Se promettant de se revoir
J’ai envie de vivre!
Chaque que je vois
Une mère qui allaite son nourrisson
Un père qui berce son enfant
Un grand-père qui prend le temps
De raconter sa vie à ses petits-enfants
J’ai envie de vivre!
Chaque que je vois
Des opprimés briser les chaînes
Des peuples bannir la haine
Des frères briser les barrières
Des hommes ouvrir les frontières
J’ai envie de vivre !
Chaque que je vois
Des enfants gais et ravis
Des filles coquettes et jolies
Des femmes épanouies et comblées
Des hommes heureux et quiets
J’ai envie de vivre!
Chaque que je vois
Ma fille gronder sa poupée
Imitant sa mère sévère
Mon fils jouer avec sa toupie
Ravi, insoucieux et fier
Ma mère faire sa prière
J’ai envie de vivre!
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Agadir, le 10/1/2011