Fatiha Nakhli//
J’ai décidé d’utiliser, impérativement, dans cette chronique les mots suivants : « naphtaline », « néophyte » et « particule ». Pourquoi ? Eh bien…je ne sais pas. C’est venu comme ça, je n’ai pas d’explication à avancer et d’abord est-ce qu’on est obligé de tout expliquer ?… Pas forcément, il y a tellement de points d’interrogation qui flottent sur nos têtes dans ce monde qu’un de plus ou de moins ne fera pas la différence ! Quel rapport y a-t-il ou peut-il y avoir entre ces trois termes ? A première vue, aucun ! Ils se sont imposés à moi comme la brise matinale sur les feuilles des arbres et c’est tout. A propos, les feuilles, elles n’ont rien demandé pourtant, elles se retrouvent chaque matin aspergées… ! Pour en revenir à ces trois mots, j’espère que vous en connaissez le sens sinon… eh bien sinon, lisez la suite ! Alors, « Néophyte » se baladait dans la ville. Il était un peu en perte d’identité et ne savait pas trop où il en était ni trop quel chemin prendre vu que c’était un débutant sans expérience aucune. Près d’un bazar, il rencontre «Naphtaline » et tombe pile sous le charme. Foudroyé. Il l’aborde :
– De ma vie, je n’ai vu une blancheur aussi prononcée ! Comment faites-vous petite boule de neige ? – Je sors rarement des placards où les grands-mères me fourrent avec les vêtements pour chasser les mites. – Vous êtes une anti-mite ?! Dommage qu’une beauté pareille en soit réduite à cette basse besogne. Comment vous appelez-vous ?
– « Naphtaline » ou « camphre de goudron » ou « kafour » si vous préférez. – Je préfère de loin le premier. Pourquoi sentez-vous si fort ?
– C’est mon odeur caractéristique. Elle est très forte, je vous l’accorde. – Je suis tombé sous le charme. Pouvez-vous me laisser un souvenir, une toute petite particule de vous, un fragment, un atome, un électron, un neutron…
– Trêve de bêtises ! On voit que vous êtes un néophyte, fraîchement baptisé, un bleu qui ne sait pas à quoi il s’expose ! – Vous avez deviné mon nom, bravo ! Mais,… A quoi faites-vous allusion ?
– Au danger que je représente et dont vous êtes inconscient : cachée dans mes placards, je viens seulement d’apprendre que le naphtalène (dont je suis dérivée moi la naphtaline), a été reconnu comme une substance cancérigène par l’Union européenne et par le CIRC (Centre international de Recherche sur le Cancer).
J’ai toujours su que j’étais toxique mais là… ! Ca vous foudroie son militant ! Si ce n’est pas triste ! De «remède de grand-mère » je passe au statut d’« agent cancérigène » !
A ces mots, « Néophyte », qui ne l’était déjà presque plus avec tout ce qu’il venait d’apprendre, dit au revoir à « Naphtaline» et continue son chemin. Auparavant, il prit bien soin de féliciter « Naphtaline » sur sa décision d’avouer sa nouvelle position afin de ne pas exposer la communauté.
Ainsi, même sans point commun apparent entre différentes entités, un dialogue peut s’installer et même aboutir à un résultat. A méditer d’autant plus qu’on veut pas de troisième guerre mondiale…non…du tout.
Fatiha Nakhli
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