Les Bobos ultras-palestiniens et la honte d’être marocain

AZULPRESS – HITOUS ABDALLAH //

Je n’aurai jamais cru, de mon vivant, voir les relents de la Boboïsation voguer jusqu’à notre pays ; pour ceux d’entre vous qui auraient raté cette mode en plein essor chez nos voisins occidentaux, laissez-moi vous présenter ce phénomène en quelques lignes.

Diminutif de Bourgeois-Bohème, on doit ce terme à David Brook qui le mentionne pour la première fois dans son livre : Bobo in Paradise. Pour citer la sociologue Camille Peugny, un Bobo est « une personne qui a des revenus sans qu’ils soient faramineux, plutôt diplômée, qui profite des opportunités culturelles et vote à gauche ». Somme toute, on peut se représenter le Bobo moyen comme un individu financièrement aisé, qui ne se prive pas de parler au nom du peuple malgré le fossé culturel, économique et idéologique qui le sépare de ce dernier.

C’est donc avec tambour battant que le Maroc voit apparaitre, par ci par là, quelques bobos d’un nouveau genre. Ils tentent, comme beaucoup l’ont fait ailleurs, de s’auto proclamer porte-paroles d’un peuple dont ils ne connaissent presque rien ; résumant les souffrances de ce dernier à des sujets qui ne répondent à aucune de ses priorités.

Un exemple, et non des moindres, et celui d’une activiste ultra-palestinienne, archétype du bobo marocain, armée de son keffieh et de son smartphone, Sadia.E livre bataille à la renormalisation avec Israël et la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Etats Unies. S’estimant ultra-palestinienne (une Palestine qu’il semble plus desservir que servir), elle déclare avoir la honte d’être marocaine. Le ridicule ne tue plus en ces temps où certains se permettent d’être palestiniens plus que les palestiniens.

Ce qui pose problème en revanche, c’est de voir ces pseudos-intellectuels parler au nom du peuple marocain qu’ils méprisent ostensiblement, en faisant passer leur avis personnel pour celui d’une bonne partie de la population…Mais comment donner du crédit à des bobos qui déclarent avoir honte d’être marocains, parce que leur pays a normalisé ses relations avec l’Etat d’Israël, simultanément à la reconnaissance de la marocanité du Sahara par l’administration Etatsunienne.

Outre le fait qu’ils ne semblent maitriser ni les défis géostratégiques auxquels le Maroc doit faire face et surmonter, ni les subtilités diplomatiques qui régissent notre monde, on remarque, à travers leur discours, combien leur vision du Maroc est fausse, déformée, et semée de préjugés et de stéréotypes. A en croire l’archétype bobo (Sadia.E) et ses semblables, la priorité du Maroc se situe plus en Palestine qu’au sein de ses frontière. Notre honneur, selon elle, se retrouve souillé par la renormalisation inévitable des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.

Le décret présidentiel (Executif order), signé par le président Trump, conforte notre pays dans son combat diplomatique légitime pour mettre fin au problème du Sahara qui n’a que trop duré. Un Maroc débarrassé de ce problème artificiel, sera un Maroc fort, un Maroc qui sera capable de mieux servir la cause palestinienne, un Maroc qui aura toute la légitimité et le poids nécessaire pour jouer le rôle de facilitateur entre l’autorité palestinienne et le gouvernement israélien.

Ce n’est pas en scandant une désapprobation inaudible et pas concrète pour un sous qu’on libérera les palestiniens de l’étau qui les étouffe. Ce n’est pas non plus en déclarant avec des yeux larmoyants qu’ils ont honte d’être marocains, que les bobos serviront la Palestine. Ce n’est pas non plus avec les postures de donneurs de leçons qu’ils contribueront à la construction d’un Maroc fort, prospère et capable d’aider les peuples frères et amis

Débattre, penser avec logique et réalisme, sans céder à l’émotivité et la théâtralisation, resteront le seul chemin qui mène vers la sagesse.

L’écrivain britannique Rudyard Kipling, conseillait ses lecteurs et amis dans ces termes :

« L’émotion nous égare. C’est son principal mérite. »

HITOUS ABDALLAH.