LES ABEILLES, CES POLLINISATEURS INDISPENSABLES À LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
AZULPRESS - Par : Yosra BOUGARBA
Les abeilles, ces insectes qui suscitent notre admiration par leur organisation et leur travail acharné, sont indispensables à la sécurité alimentaire et la biodiversité.
Ainsi, 87% des plantes à fleurs, qui constituent la nourriture des humains et de nombreux animaux dépendent des services de pollinisateurs, notamment les abeilles, ont indiqué Stefanie Christmann, chercheuse Senior au Centre international pour la recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) et Imane Thami Alami, directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).
Si les chaînes alimentaires des animaux et des humains s’aggravent, la biodiversité diminuerait à ses trois niveaux : diversité génétique, diversité des espèces et diversité des habitats, ont indiqué les deux chercheuses dans une déclaration à la MAP à l’occasion de la Journée mondiale des abeilles (20 mai), qui sera célébrée dans un contexte de pandémie mondiale.
La pollinisation est une « étape indispensable dans le processus de reproduction des plantes à fleurs, pour leur régénération et l’adaptation au changement climatique », ont-t-elle relevé, notant que la pollinisation croisée augmente la diversité génétique et par conséquent les chances d’adaptation.
En outre, les 3/4 des cultures les plus importantes pour la consommation humaine dépendent des pollinisateurs, comme le thé, le café, le cacao, les noix, les fruits, les légumes, les épices et les oléagineux, ont-elle fait savoir.
Ces cultures fournissent de nombreux nutriments indisponibles dans les autres grandes cultures qui ne dépendent pas des pollinisateurs, notamment le riz, le maïs, le blé et l’orge, ont avancé les expertes.
A titre d’exemple, sans pollinisateurs, le rendement de la courgette, de la citrouille et du melon serait réduit de 90%, alors que celui de la pomme, de la cerise, du colza, de l’avocat, de l’abricot diminuerait de 40 à 90%, ont-elles affirmé, constatant que les cultures bien pollinisées ont « souvent un meilleur goût ainsi que de meilleures forme et taille ».
L’agriculture dépend fortement des pollinisateurs, mais elle constitue également « la plus grande menace » pour eux puisque les produits chimiques, les monocultures et le labour fréquent et profond mettent les abeilles en danger, ont souligné Christmann et Thami Alami.
Le travail du sol détruit les nids des abeilles sauvages, dont environ 70% nichent dans le sol, et les produits chimiques qui s’y accumulent après pulvérisation peuvent tuer les abeilles femelles qui viennent creuser les cavités pour pondre les œufs, ont-elles précisé.
Pour l’apiculture, branche de l’agriculture, Said Abouyasser, apiculteur, a déclaré à la MAP que les abeilles sont souvent maltraitées par les apiculteurs lors de l’élevage.
Afin de protéger les abeilles, les apiculteurs doivent fournir des efforts, en déployant un petit revenu, notamment celui de vente d’1 kilogramme de miel et en opérant des changements positifs comme le choix des paquets d’abeilles adéquats aux conditions climatiques et à la topographie au Maroc (couleur du paquet d’abeilles, type de peinture…etc), a estimé Abouyasser.
Les apiculteurs ont besoin d’orientation, de sessions de formation, de la subvention et de l’indemnisation des pertes, notamment dans cette période de crise sanitaire ayant limité leurs mouvements, a-t-il enchaîné.
Par ailleurs, il a mis l’accent sur la nécessité de réglementer, encadrer et préparer le marché en vue de protéger les apiculteurs qui vendent des produits de qualité et qui respectent les normes.
En célébration de la journée mondiale des abeilles, l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) organisera un événement en ligne le 20 mai 2021 sur le thème « Volons au secours des abeilles – reconstruire en mieux pour les abeilles », lit-on sur le site de l’Organisation des nations unies (ONU).
Le 20 mai coïncide avec l’anniversaire d’Anton Janša, qui, au 18ème siècle, fut le pionnier des techniques apicoles modernes dans sa Slovénie natale et rendit hommage à l’abeille pour sa capacité à travailler dur tout en n’ayant besoin que de peu d’attention, selon l’ONU.
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