Le malheur des uns fait le bonheur des autres

AZULPRESS – Saoudi El Amalki //

Il y a lieu de se réjouir à voir atterrir, enfin, la première compilation de vaccin tant attendue, dans nos murs. Cette bribe de soulagement qui emplit les cœurs des citoyens coïncide aussi, à coup sûr, avec la dégénérescence substantielle des cas quotidiens et l’accroissement sensible des rémissions, ces derniers temps. On ne peut passer sous silence, en fait, que ce constat non moins réconfortant du reste, est dû au faible taux de tests effectués dans les laboratoires et leur cherté pour les bourses modestes. Il est bien vrai que cette nouvelle donne pandémique est porteuse d’espoir qui survient après de longues périodes d’émois.

La vaccination octroierait au peuple marocain de l’immunisation collective, susceptible d’éradiquer la persistance du virus, de recouvrer la normalité sanitaire dans nos foyers et redresser la vie du tissu économique du pays. Encore d’autres mois à tenir, dans les mêmes conditions de précaution et d’éveil afin d’assurer la maîtrise de la propagation virale, surtout que la variante virulente est à l’affût.

Il ne fait cependant, pas de doute qu’on n’est pas complètement sorti du tunnel et que l’ultime ligne salvatrice reste à franchir, sans trop de dégâts. Cela fait une éternité que notre Nation aura enduré le calvaire du fléau qui frappait la planète. On en aura vu de toutes les couleurs, avec cette cruauté endiablée qui se faufile dans les rangs de toutes les franges de la société et occasionne des peines dans les ménages et des dépits aux institutions et entreprises. Notre vie est soumise à un chamboulement criard qui ne fait que ralentir voire interrompre le parcours à mener dans l’ordre établi. Bien sûr, on n’est pas les seuls à gémir sous l’atrocité de la crise épidémiologique, puisque celle-ci sévit dans le monde entier. Il faut bien dire au passage, que cette calamité universelle profite aux nantis du globe, pour ne pas dire une belle opportunité pour le capitalisme ou encore l’impérialisme de creuser davantage la disparité par rapport aux démunis de ce qu’on appelle le tiers monde.

La spéculation médicamenteuse est montée d’un cran, à coups de milliards dans les protocoles de soins anti-Covid, alors que, d’autre part, la fièvre de s’approvisionner des doses vaccinales attise la voracité des concepteurs-producteurs. La ruée infernale vers les richesses aux dépens des pauvretés de l’univers aggrave les écarts, sous les yeux impuissants des Nations Unies qui semblent ne pas se soucier du malheur de tous les peuples de la communauté mondiale, alors qu’elles devraient réagir énergiquement pour la solidarité universelle, en tant que vertu de principe sur laquelle repose leur raison d’être. Dans le même sillage, l’Organisation Mondiale de Santé (OMS) se limite à un rôle pédagogique souvent parsemé de contradictions en termes de préceptes sanitaires, au lieu de se livrer à un plaidoyer en direction des peuples à cours de moyens pour confronter l’épidémie. On n’est pas censé alors prétendre à la sécurité et la paix mondiales, en continuant à fermer l’œil devant les immondices de l’opportunisme des grandes puissances dominatrices.


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