Le mal de maire

 AZULPRESS-Saoudi El Amalki

A quelques mois des prochaines élections communales, les citoyens font déjà le bilan du présent mandat. On en parle de plus en plus, un peu partout sur les réseaux sociaux ou encore sur les scènes tributionnelles pour encenser telle gouvernance ou stigmatiser telle autre. Dans un pays, en phase de gestation, comme le nôtre, il semble bien que la démocratie locale est inéluctable, dans la mesure où elle constitue le thermomètre de la mise à niveau de la population et, partant de la commune territoriale. Au-delà de la réglementation qui régit les rapports entre les diverses constituantes de la collectivité, en tant qu’unité nodale du fonctionnement de la vie sociale, on constatera que la charte communale détermine également les attitudes et les attributions des élus, en particulier le président, noyau focale du système représentatif, fondé par excellence, sur la présidentialité. Or, il y a lieu de relever qu’entre la législation, en continuel rehaussement avancé dans le processus démocratique de la nation, faut-il bien le reconnaître, et la pratique quotidienne de ces dispositions, le fossé est on ne peut plus, fort criard. En effet, nombre de maires du royaume sont toujours en deçà des attentes des populations, aussi bien dans le milieu rural que l’espace urbain. Très souvent par incompétence ou insouciance pour vaquer à leurs tâches, en matière de gestion, certains présidents s’en vont se servir de leur poste au lieu de servir les causes des électeurs. Bien d’autres versent aussi dans des manies de malversation. L’intérêt général pour tout ce beau monde, érigé aux commandes des destinées communales, est au pied du mur! En dépit des acquis notoires que ne cesse de cumuler notre pays au niveau de l’Institution, confortée par la révision de la Loi suprême, cet édifice représentatif, dans sa globalité, est fortement affecté par les conduites plutôt malsaines de nombre de conseillers. Les exemples criants de cette déchéance se manifestent, un peu partout dans le territoire national. Certains « montent » leur tête et se considèrent bien au dessus de la loi, mus par un narcissisme béat. D’autres, mièvres et soudoyés, sont littéralement émoussés par la mainmise de la tutelle et, de ce fait, dépassés par le cours des événements locaux. Alors qu’une autre frange ne se soucie guère de ce qui s’opère autour d’elle et fait usage de la commune pour étoffer son registre social ou encore son image « politique » trompeuse. Enfin, une quasi majorité est loin de mesurer les grands enjeux cruciaux que traverse notre pays, en tant que nation émergente dont la démocratie est encore balbutiante. Dans bien des cas, le bateau de la collectivité territoriale chavire par la démission de son équipage. En fait, le maire du mal, pour la plupart, est souvent abattu par le mal de mer ! Sous l’effet de cette dérive, on ne parviendra jamais à bon port. On aura beau procéder par mesures drastiques envers les contrevenants, à travers les instances de contrôle de l’Etat, le déficit communal sévira tant que les formations politiques continuent à favoriser des candidats médiocres et inciviques et tant que l’Etat, par le biais de ses agents subalternes, faussent l’action électorale et dévalorise la pratique politique sérieuse et intègre dans le pays !


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