Saoudi El Amalki
Depuis l’éviction du coach argentin, suite à la défaite du Hassani d’Agadir, en finale de la coupe du trône, le public du Souss se rue sur les artères de la ville pour exprimer sa grogne contre cette décision de limogeage qu’il juge d’arbitraire et d’irréfléchie. Le club se trouve ainsi dans de mauvais draps, en particulier, le président sévèrement pointé du doigt. Jeudi encore, plus de trois mille supporters des ultras, vêtus en noir parure noire et brandissant des banderoles de la même couleur et barrées d’expressions virulentes en direction du président, du secrétaire général et de la secrétaire du club. En revanche, ces slogans arborent des marques de sympathie extrême envers le coach licencié, louant ses affinités avec sa formation et son bilan fort positif.
Ce mouvement de protestation récidiviste semble prendre du goût, au fil du temps, mais commence à prendre également des dimensions préoccupantes. Le comité ne pipe pas mot aux réactions de la foule et se contente de pondre un communiqué qui paraît déphasé et inadéquat quant à la réalité de la situation actuelle du club, en plein creux de la vague. De même, le nouveau entraîneur fraîchement engagé, n’est guère épargné par la hargne de colère de la rue. Pis encore, il est fortement conspué et fustigé de tous les propos injurieux à son égard.
On croit bien savoir que les supporters ne comptent point baisser le ton ni mettre un terme à ces turbulences. D’autant plus que le comité campe sur ses positions et n’est pas prêt à céder face ces protestations qui montent d’un cran. A cette conférence, on a bien peur que ce bras de fer prolifère de plus belle et finit par générer des états plus dramatiques, en matière d’instabilité et de dérapage. Il est fort possible que cette nuée se décuple à chaque fois l’appel à la fronde est enclenché, au point que cette horde déchaînée et se transforme en vague humaine incontrôlée.
De ce fait, ce fait n’est plus un affaire banal entre un comité et un entraîneur évincé, mais s’érige en véritable danger sociétal qui interpelle non seulement les acteurs du sport, mais les responsables locaux qui relèvent des pouvoirs publics. Il convient de rappeler que cet incident qui peut paraître anodin pourrait se constituer en boule de neige qui sème l’insécurité et le désordre auxquels se greffent les nihilistes et les destructeurs en hibernation. Il est peut-être grand temps que les décideurs locaux interviennent pour trouver des terrains d’entente pour désamorcer cette bombe à retardement dont le seul responsable n’est autre que le comité en perte de raison !
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