L’accueil de Yannayer 2972
El Ghazi Lakbir
Célébrer aurait commencé avant même que le mot « célébrer » soit en usage. Echapper à un danger ou crier victoire en sont des expressions. Célébrer, c’est fêter, hausser, prôner, glorifier… en vue de porter aux nues ou d’ancrer dans la mémoire un événement ou un personnage. En effet, la célébration est une conduite commune à toutes les cultures ; les statues érigées dans divers espaces partout dans le monde, les jours fériés dans les Etats…sont des célébrations pour la commémoration.
Imazighen, n’échappent pas à la règle, ils fêtent des victoires et célèbrent des événements. Le premier jour de l’an en est un.
Chez tous les peuples, fêter le nouvel an c’est l’accueillir en lui offrant l’hospitalité, en d’autres termes garder espoir. Certains le font en famille, d’autres conjointement.
De nos jours, Imazighen célèbrent « Yanayer » en famille ou le font collectivement pour rapprocher les tisons afin de garder la flamme vive chez les militantes et militants Amazighs. C’est aussi une manière de réveiller les consciences chez celles et ceux qui sont en état de torpeur ou du moins sensibiliser celles et ceux qui par leurs agissements imprudents et leurs propos déraisonnables, entravent les actions réfléchies et perturbent les efforts qui tentent une percée.
Néanmoins, à cause des pandémies successives imposant des manières et attitudes particulières et suspendant, voire même interdisant, des rassemblements et des célébrations, il devient primordial de trouver des alternatives pour assurer la pérennité de l’éclat de Tamazighte et en même temps, éviter la disparition de la fierté des siens.
A cet égard, je réitère quelques propositions que j’avais déjà faites, et que nous pouvons adopter tout au long de l’année, espérant, cette fois-ci, qu’elles attirent l’attention des Imazighens partout où ils vivent.
- L’Histoire a essayé de mettre Imazighen à l’écart, elle les a même faits venir d’ailleurs, cependant, doucement mais sûrement, l’archéologie est en train de remédier à la situation, les nouvelles découvertes mettent la civilisation nord-africaine sur les rangs. Le Tifinagh, la graphie amazighe, est un symbole qu’il faut mettre en exergue, elle fait partie des attributs des Amazighs. Aussi, sachant que l’écriture, moyen de réflexion et de communication dans le temps et dans l’espace, est devenue un outil de conservation des connaissances, de leur développement et surtout de leur diffusion, je m’interroge en posant la question suivante : Qu’est-ce qui nous empêche de nous servir de notre symbole, en l’occurrence, Tifinagh, pour partager nos connaissances et protéger notre langue et culture ?
- Pour accueillir le nouvel an Amazigh dans de telles conditions, nous pouvons également essayer de privilégier tous ce qui a trait à notre identité, habillement, préparation culinaire, coutumes et traditions…
- Les artistes ; poètes, peintres, chanteurs et autres peuvent mêmement travailler sur la cause amazighe en s’attaquant par exemple aux idées reçues, en mettent en valeur nos valeurs ancestrales…
Faisons du nouvel an 2972, une année de militantisme collectif, chacun de son côté pour la protection et la promotion de notre langue, de notre culture et de notre identité.
Meknès le 02-01-2022
El Ghazi Lakbir.
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