La Samir, une priorité nationale

AEULPRESS – Saoudi El Amalki //
Au lendemain de l’indépendance, la Samir fut à coup sûr, une réelle référence de construction de la politique publique, fondée sur le monopole de l’Etat. Cette approche répondant au besoin vital de la mise en selle de l’industrie nationale, allait également impulser d’autres compagnies dont la gestion et la production revenaient au service central. Sous le contrôle d’orientation assuré par cette stratégie globalisante, la Samir fonctionnait à merveille, avec des cadres de la maison de haut degré de savoir et de maturité. Jusqu’au moment où on s’est évertué à mettre ce fleuron de la raffinerie énergétique dans les embrouillaminis aléatoires de la privatisation. Ce passage aventureux d’un parrainage public à une abdication libérale s’est effectué sans nul souci de prise de mesures précautionneuses de manière à sauvegarder sa subsistance et son rayonnement. D’autant plus que son sort était malencontreusement dédié à l’incompétence à laquelle échappent le savoir-faire et le civisme patriotique. De surcroît, la complaisance dont elle bénéficiait de la part des services douanier et bancaire sans aucune garantie, précipitait la banqueroute inéluctable, au bout du tournant. C’est d’autant plus insensé qu’on ne réalise pas ce qui se passe dans une entreprise acculée fort subitement à l’atrophie brutale. Le dossier de la Samir sombrait alors dans un scandale qui ne dit pas son nom et se happait dans un mutisme révoltant, durant plus de cinq ans. Et puis, cette imposture regagnait les dédales des procès interminables, alors que l’affaire est purement politique, puisqu’elle relevait des dispositions de la souveraineté majeure de la Nation. On ne peut se permettre, pour une aussi délicate cause, de badiner si froidement, sans qu’on ne mette fin à ce vilain subterfuge dont les revers de la main ne sont guère un secret pour personne. En fait, il n’est pas du tout exclu que les tentacules de l’hégémonisme des barons de l’hydrocarbure se soient étendues pour maintenir le statu quo au sein d’un joyau qui faisait la dignité de tout un pays en pleine frénésie. Plus de 1200 cadres en inactivité, mais rémunérés à la base de leur salaire initial, continuent à moisir sans que leur ingéniosité ne profite au domaine névralgique de l’énergie. Un gâchis monumental dont pâtit la trésorerie et l’industrie nationales, en quête de la dynamique intensifiée de cette industrie énergétique de la Nation. A présent, une ou deux voix seulement montent au créneau sous la coupole de l’hémicycle pour hausser le ton, à travers la proposition de deux lois relatives à la rupture de l’hémorragie qui ne fait que saigner, au fil du temps. Il semble bien que le dénouement de cette affaire louche est plus que complexe pour pouvoir éponger des dettes de plus de 60 milliards de dirhams. On n’a toujours pas compris le silence meurtrier de l’exécutif face à une entreprise frappée d’inertie qui, en principe, serait censée relever l’industrie énergétique, booster les conditions de vie de son entourage, en particulier la ville de Mohammedia, assurer des postes d’emploi, améliorer le niveau d’expertise des cadres et transcender la convoitise des distributeurs de pétrole qui ne cessent de renflouer des rentes astronomiques par cet insolite laxisme. Il ne fait pas de doute que la préservation de ce bijou industriel qui faisait la fierté du pays depuis des lustres, devrait sans doute, constituer la priorité des institutions, mais avant tout se doter de la volonté politique nécessaire pour s’affronter avec rigueur, à tous les grabuges de la Samir.


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