AZULPRESS – Par Fadwa EL GHAZI (la map) //
Rabat – Il existe un sport du plus facile et moins cher, amusant et bénéfique pour toutes les tranches d’âge: la randonnée. À première vue, elle semble difficile, mais c’est une pratique ouverte où « il n’est pas nécessaire d’aller vite, le tout est de ne pas s’arrêter », comme disait Confucius, pourvu que l’on soit bien équipé et surtout motivé pour marcher, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige.
En ces douces journées de printemps, les propositions de randonnées foisonnent sur les réseaux sociaux allant de 150 à 500 DH la journée. Plusieurs associations ou agences de voyage proposent des découvertes aux citadins stressés et cloîtrés dans leurs habitations toute la semaine. Le temps d’un week-end les jeunes et moins jeunes se retrouvent pour une randonnée dans le but de lâcher prise, se reconnecter avec la « terre nourricière » et la nature qui s’est bel et bien réveillée après l’hiver.
Des randonnées pédestres, à vélo, en montagne ou tout simplement des marches au bord de mer, les citadins branchés n’ont que l’embarras du choix et puisque « les seules pensées valables viennent en marchant », comme écrivait Nietzsche, ces moments passés en osmose avec la nature sont de plus en plus tendance chez les personnes en manque de calme et sérénité. Plusieurs études et recherches scientifiques ont aujourd’hui démontré les bienfaits de l’exercice et du temps passé au sein de la nature. Le contact avec la terre, l’air et les arbres réduit la rumination, favorise la résolution des problèmes de façon créative, permet de se concentrer et stimule l’intelligence, entre autres bienfaits.
L’association EDEN Maroc a organisé, à l’occasion de la journée internationale des femmes et dans le cadre de son projet « 9dam Rbeh/Tourisme Solidaire », une randonnée 100% féminine au Lac Dayet Roumi dans la région Khémisset (60 km de Rabat), dédiée la détente, avec une séance de yoga.
« L’idée du projet consiste à joindre l’utile à l’agréable : le voyage au développement des zones isolées du Maroc. Il s’agit de découvrir des villages dans les régions les plus enclavées, y passer une journée ou un week-end, selon les disponibilités des membres, découvrir les lieux et profiter de la nature et des produits naturels bio, tout en gardant une partie de la cotisation pour le voyage pour des actions humanitaires et de développement pour la population visitée », a souligné Mohamed Karim Nadifi, président de l’association organisatrice de l’événement.
Plusieurs communes ont été visitées, depuis 2012, dans la région Rabat-Salé-Kénitra. Il s’agit de la Commune Oued El Makhazine, Brachoua, Houderrane. L’objectif étant de soutenir les coopératives locales, de les accompagner afin de développer les activités génératrices de revenu en milieu rural et de créer une activité parallèle à agriculture, notamment de tourisme rural solidaire, ainsi que de permettre aux habitants de la région de découvrir les villages et la beauté de la nature et la qualité des produits locaux naturels, a-t-il déclaré à la MAP.
L’association ambitionne également de faire de ces endroits une meilleure place pour vivre. Il s’agit également de cultiver « la notion de partage et d’utilisation de nos ressources intellectuelles, relationnelles, professionnelles et aussi financières pour améliorer la vie d’autres marocains ayant moins de chance que nous », a-t-il ajouté.
Le temps d’une journée, Houda, ingénieure agronome et maman de trois enfants, a qualifié cette expérience d’ »extraordinaire » grâce aux moments de partage agréable en compagnie de femmes extraordinaires. Pour elle, qui n’a pas fait de rando depuis très longtemps « le circuit était modéré et fluide, des paysages à couper le souffle et un printemps qui s’annonce bien cette année ».
« Après presque trois heures de marche, la séance de yoga au bord du lac a été très bénéfique », dit elle. « Un dépaysement total et une vraie bouffée d’air pour toutes ces femmes qui passent leur semaine à courir », se réjouit-elle, ajoutant que « cette activité est à faire et à refaire surtout que l’objectif principal de la randonnée qui s’inscrit dans un programme d’appui aux coopératives et au tourisme solidaire ».
Dans la même veine, Salwa a confié à la MAP qu’elle n’est pas à sa première randonnée. « J’en ai fait plusieurs à vélo, à pied, en montagne et même à cheval. Mais cette randonnée est assez spéciale parce que c’est la première de mon fils ».
Avec le stress accumulé et les déplacements restreints à cause de la pandémie, la randonnée a été une parenthèse de détente, affirme-t-elle, assurant que « la séance de yoga a été très agréable et nous a permis de nous reposer de la marche, mais aussi de se ressourcer et apprécier le son des arbres, des oiseaux, le vent, les couleurs des fleurs, l’odeur de la terre et surtout écouter notre corps ». Les organisateurs ont tenu leurs promesses et cela est très encourageant pour y revenir, souligne la jeune maman avec un grand sourire.
La randonnée permet, entre autres, de renouer avec la nature et de découvrir de nouveaux horizons et surtout sortir des sentiers battus. Alors, marchons !
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