AZULPRESS- La France doit joindre l’acte à la parole et procéder à l’ouverture d’un consulat au Sahara marocain, a estimé Me Hubert Seillan, avocat au Barreau de Paris, président de la Fondation France Maroc et membre de la Plate-forme internationale France Maroc.
Face aux récents développements de la question du Sahara et dans le sillage de la reconnaissance américaine de la pleine et entière souveraineté du Maroc sur le Sahara, « la France ne devrait pas rester en marge de cette dynamique internationale », a souligné Me Seillan dans un « Appel » adressé au Président français, Emmanuel Macron.
Rappelant les décisions de très nombreux États d’installer des Consulats généraux à Laayoune et à Dakhla, parmi lesquels les Etats-Unis, première puissance mondiale, Me Seillan estime que le fait que « la France soit absente de cette dynamique vertueuse interroge les diplomaties et les amis du Maroc ».
Selon lui, « les liens que nos deux peuples ont établis depuis des siècles ne sauraient être enfermés dans le débat colonial ». « D’une part, parce que le Maroc n’a jamais été une colonie dans toute son histoire et d’autre part, parce qu’il est aujourd’hui le plus proche partenaire de la France et de l’Europe dans le dialogue Nord Sud ».
« Il apparaît ainsi que des considérations géostratégiques demandent de trancher le nœud des considérations politiques qui maintient un statu quo juridique d’un autre temps, c’est-à-dire des oppositions frontales Est-Ouest des années soixante », a-t-il argumenté.
« La politique de la France, pays membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, est garante de l’ordre mondial fondé sur le droit international, et doit défendre la norme fondamentale de l’intégrité territoriale des États et à fortiori, celle de ses alliés », a affirmé Me Seillan, qui juge « inconcevable que la France ne défende pas davantage l’intégrité territoriale du Maroc, un allié stratégique et un partenaire incontournable dans la réponse aux multiples défis dans le bassin euro-méditerranéen ».
Il a souligné, dans ce contexte, que l’ouverture par la France d’un Consulat Général dans la ville de Dakhla ou de Laayoune fera « honneur » à la profondeur des relations entre la France et le Maroc.
« Une telle position fera avancer le processus des Nations Unies vers une solution politique et ainsi ouvrira la voie vers une région sahélo-saharienne plus stable et prospère et donc une Europe plus sûre », a-t-il affirmé, estimant que « la France doit être audacieuse dans ses choix ». « Il est temps pour elle d’ouvrir elle aussi une représentation consulaire au Sahara. Tout retard pourrait être jugé comme un manquement à l’histoire », a-t-il avertit.
Dans son « Appel » au chef de l’État français, Me Seillan rappelle qu’ »un contentieux d’un autre âge, dont on pouvait penser qu’il n’avait plus de racines vivantes depuis la fin de la guerre froide, est en cours devant le tribunal de l’Union européenne ». Il concerne le Sahara marocain et les accords agricole et de pêche UE-Maroc.
Ce contentieux est « le fait d’un groupe mercenaire dénommé polisario, qui, bien que n’ayant aucune reconnaissance des Nations-Unies, prétend représenter fallacieusement la population de cette région», souligne l’avocat français.
Dans ce contentieux, « la France s’oppose à sa demande (du polisario) d’annulation de cet accord dans des termes identiques à ceux du Conseil et de la Commission européens », rappelle Me Seillan.
En outre, « dans le cadre de sa stratégie de la fuite en avant, visant à éluder ses responsabilités dans le cadre du processus politique, l’Algérie et le « polisario » cherchent à instrumentaliser des questions périphériques, dont celles des ressources naturelles », affirme l’avocat français.
Et de souligner que « face aux récents développements de la question du Sahara marocain (ouverture des Consulats généraux à Laâyoune et à Dakhla, retraits des reconnaissances de la pseudo rasd, décision américaine du 10 décembre 2020, appui international à l’Initiative d’Autonomie comme seule base pour une solution politique), qui confortent l’approche lucide et responsable prônée par le Maroc pour régler ce différend, l’Algérie et le polisario se sont engagés dans une guerre juridique autour des ressources naturelles, dont l’objectif est de camoufler les responsabilités réelles dans ce différend régional, prenant ainsi en otage le développement socio-économique dans la région ».
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