La dépendance alimentaire du Maroc vis-à-vis des marchés extérieurs devra diminuer globalement à l’horizon 2025

La dépendance alimentaire du Maroc vis-à-vis des marchés extérieurs devra diminuer globalement à l’horizon 2025, avec l’amélioration de la couverture des besoins de la population. Toutefois, l’analyse des perspectives de cette amélioration montre des écarts très importants, avec une dépendance toujours aussi accrue prévue pour certains produits alimentaires. C’est ce qui ressort d’une nouvelle publication «Les Brefs du Plan» du Haut Commissariat au Plan (HCP).
«La dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs devrait se réduire progressivement, mais resterait critique pour les céréales, les légumineuses alimentaires, le sucre et l’huile d’olive», indiquent les auteurs de cette publication que sont Amal Mansouri, Said Zarouali et Khalid Soudi.
Ainsi, la comparaison des résultats des projections de l’offre et de la consommation des produits alimentaires à l’horizon de 2025 révèle une réduction de la dépendance alimentaire du Maroc vis-à-vis de l’extérieur, avec un taux de couverture des besoins qui dépasserait 100% pour les fruits et légumes, les poissons et les produits à base animale. Ainsi, selon cette publication, les œufs, les viandes rouges et blanches, qui ont fait l’objet de contrats-programmes spécifiques dans le cadre du Plan Maroc vert (PMV), connaîtraient des surplus de 53%, 18% et 44%, en moyenne, au cours de la période 2019-2025. L’excédent de la production dépasserait le double de la consommation par personne pour les agrumes et les produits laitiers.
Ces surplus seraient, principalement, le fruit d’une amélioration de la disponibilité intérieure par habitant, basée sur des importations massives d’intrants et des conditions favorables en termes de disponibilité d’eau et de qualité du sol, explique le HCP. Ces surplus imposent, néanmoins, selon la même analyse, la mise en œuvre d’une stratégie parallèle de valorisation sur les marchés extérieurs, en vue de générer un supplément de profit aux producteurs, permettant d’entretenir la dynamique de croissance de ces filières.

Céréales : le déficit restera important
Hors produits à base animale et fruits et légumes, les autres biens alimentaires présenteraient toujours un problème de couverture à l’horizon 2025, relève le HCP. Ainsi, indique-t-il, le Royaume continuerait à importer des quantités non négligeables de céréales, notamment le blé, et le déficit de la production par rapport à la consommation atteindrait 28% selon le scénario tendanciel et 41% selon le scénario du PMV (SPMV). Le taux de dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs atteindrait 43% en moyenne, selon le scénario SPMV.
Le scénario tendanciel montre que les légumineuses alimentaires afficheraient un déficit de 23%, en moyenne par personne, au cours de la période 2019-2025, après avoir présenté un excédent de production au cours des deux dernières décennies. L’huile d’olive devrait, également, enregistrer un déficit de production qui s’aggraverait en tenant compte d’une amélioration prévue des exportations. Le manque à couvrir de la consommation d’huile d’olive s’élèverait, en effet, à 42% selon le scénario tendanciel et 26%, selon le SPMV.
Idem pour la couverture des besoins pour la consommation du sucre qui resterait «critique» à l’horizon 2025. Malgré les mesures de soutien des filières sucrières, le Maroc resterait encore dépendant des marchés extérieurs sucriers à hauteur de 65% selon le scénario tendanciel qui prend en compte des tendances de l’évolution de la filière au cours des dix dernières années. Le déficit de la production par rapport à la consommation humaine s’établirait à 30%, en moyenne, entre 2019 et 2025, selon le scénario tendanciel. Ce déficit serait totalement résorbé selon le scénario SPMV qui projette un excédent de production à partir de 2022, résultat d’un «réajustement forcé» des tendances de l’évolution de la filière vers les cibles fixées par le PMV.

Une pluviométrie au-dessus de 300 mm nécessaire
Les auteurs de la publication du HCP notent que la convergence des perspectives d’évolution de la production des filières agricoles précitées vers un des deux scénarios, notamment celui du PMV, «resterait difficile et conditionnée par trois principaux facteurs».
Le premier est en lien avec la pluie. Pour eux, cette convergence nécessite une pluviométrie au-dessus de 300 mm par an, répartie favorablement au cours de la campagne agricole. Le régime pluviométrique au Maroc est caractérisé par une grande variabilité dans le temps et dans l’espace, avec pour conséquence une volatilité de la production des céréales et des légumineuses, rappellent-ils. Les autres filières agricoles (animale et végétale) fortement consommatrices d’eau nécessiteraient, relèvent-ils, un apport considérable en matière d’irrigation.
La deuxième condition est la poursuite des incitations publiques en amont et en aval des filières agricoles, notamment pour le blé tendre et le sucre, malgré l’importance des coûts budgétaires y afférents. La suppression des subventions dont ils bénéficient pénaliserait, selon eux, l’offre alimentaire du pays en ces produits, notamment lors des mauvaises campagnes et «compte tenu des relations de complémentarité et de substitution entretenues avec d’autres biens alimentaires et de l’instabilité de leurs prix sur les marchés internationaux». Le troisième facteur a trait à l’effort de rattrapage quant aux cibles relatives aux filières sucrière, oléicole et laitière. Pour ces auteurs, la comparaison des réalisations des filières sucrière, oléicole et laitière par rapport à ces prévisions dix ans après le lancement du PMV a révélé un retard relativement important, en termes de réalisation des objectifs. Des efforts considérables sont ainsi nécessaires pour faire converger les performances de ces filières vers leurs sentiers d’évolution prévus par le PMV.

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