- Mohammed BAKRIM
Le FIFM revient en force avec une programmation à la hauteur des attentes. Une bonne nouvelle qui réjouit en effet.
D’abord parce que cette 19ème édition intervient dans un paysage cinématographique marocain terni par les polémiques stériles et contre-productives qui ont accompagné la dernière édition du festival national du film.
Le FIFM arrive ainsi pour remettre le curseur au niveau adéquat et recentrer le débat sur les questions essentielles ; celles du cinéma dans toutes ses composantes.
Bonne nouvelle aussi concernant le FIFM lui-même. Avec la version 2022 de son programme, il rassure sur son devenir après une rupture due aux conséquences de la pandémie qui a profondément marqué la planète cinéma ; et après quelques flottements qui ont suivi la pause volontaire de 2017.
Aujourd’hui la reprise est belle et bien là sur la base des fondamentaux qui ont mûri au fur et à mesure de l’évolution du festival et qui lui ont donné sa marque au sein d’un ganda de festivals régionaux et internationaux fort chargé.
Un agenda qui lui a imposé une forte concurrence.
Y compris par exemple pour le choix de ses dates. Le FIFM a tenu bon ; c’est désormais une date et un rendez-vous qui comptent.
Et les signaux qui se dégagent de la nouvelle édition confirment que l’ADN du festival est indemne.
Un édifice qui se porte bien autour de trois règles qui sont la conséquence d’une approche ouverte nourrie d’une vision politique et culturelle.
C’est un festival cinéphile, professionnel et populaire : voilà les éléments qui ont permis au FIFM de réussir son ancrage et de se forger une identité propre.
Cinéphile indéniablement au niveau du choix des invités, des rendez-vous avec de grands noms du cinéma (la rubrique Conversation avec…) et surtout des reprises et des panoramas.
La compétition officielle est aussi portée par une touche cinéphile avec son ouverture sur un cinéma jeune venu des quatre coins de la planète.
En 2022, nous avons des films en provenance de 14 pays différents dont 2 d’Amérique latine (Brésil et Mexique), 3 européens (France, Portugal et Suisse), 4 issus de la région MENA et de sa diaspora (Maroc, Suède/Somalie, Syrie, Tunisie), ainsi que l’Australie, le Canada, l’Iran, l’Indonésie et la Turquie.
Même approche cinéphile au niveau des genres cinématographiques, avec une variété qui promet des séances palpitantes (le programme nous informe de la présence du fantastique, du film noir ou le film d’époque).
Professionnel, il l’est depuis sa naissance car c’est un lieu incontournable pour les professionnels marocains, d’abord, de se retrouver entre eux dans un contexte serein et professionnel (beaucoup de projets locaux ont vu le jour à Marrakech).
Et puis professionnel d’un haut niveau international avec la présence de grands noms du cinéma et qui a pris une dimension nouvelle avec l’instauration des ateliers, le partenariat avec Netflix.
Populaire, c’est le pari réussi du FIFM. Les séances en plein air dans la place mythique de Jamaâ El Fna sont un moment exceptionnel de grande liesse populaire et de communion entre les stars et un public chaleureux. Le public voilà une autre réussite du FIFM.
Une construction de longue haleine qui a permis au festival de former un public qui a changé à vue d’œil depuis la première édition : attentif, de plus en plus ouvert et tolérant à l’égard de la diversité des images qui lui sont proposées.
Espérons que la longue pause suite aux restrictions sanitaires n’a pas entamé ce bel édifice.
La beauté, l’intelligence, la tolérance qui émanent de l’écran sont contagieuses. Elles se retrouvent dans leurs éléments dans une ville, Marrakech qui en est l’emblème historique.
Son beau ciel s’illumine de nouvelles étoiles.
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