AZULPRESS – Saoudi El Amalki
Parfois, il est plus judicieux de faire de « l’autocritique », voire du « mea-culpa », même si cela fait mal à son « égo ». Disons-le franchement, au Maroc, la Gauche fait pitié…Elle titube dans son coin, sans pouvoir se ressaisir ! De quel bois se chauffe-t-elle, aujourd’hui!? Pas grand-chose : la gâchette est grincée et la cartouche mouillée. Pendant des années, au temps de la lutte pour le grand idéal, elle rayonnait à cor et à cri, scandait la voix du peuple et balisait la voie de la patrie. Que reste-il de cette pétillance tenace ? Rien de plus désolant. On n’en a plus que les yeux pour larmoyer…La Gauche a perdu de son éclat…En fait, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même! Mais le référentiel auquel elle a toujours cru et pour lequel elle a combattu sans cesse, coule encore dans ses veines, en dépit des défaillances. A l’image de la scène politique nationale en décadence, ses composantes, disparates et éparses, « moisissent » dans la désunion, depuis déjà des lustres. Au fil du temps, les courants idéels de la Gauche ne convergent plus autour de ce qui les assemble mais s’obstinent, pour une bonne partie, à verser dans des accrocs fratricides. De surcroît, on ne cesse de dormir sur ses lauriers, en se contentant de momifier les anciens leaders, sans effet sur les jeunes générations montantes, avides de tons novateurs et non de rebonds nostalgiques. L’alliance de la Gauche qui a, de tous temps, animé ses fervents adeptes, par-ci, par-là, semble devenir une chimère inaccessible. Férocement «tabassée» par les gourdins du Pouvoir, la Gauche aura aussi failli à ses lettres de noblesse en interne, par des déchirements intestins, au point de prendre de l’eau de partout. Son front qui fut un réel bouclier sur lequel s’effilochaient les assauts réactionnaires et se tissaient les filaments du progrès et de la démocratie, sombre dans un état fébrile. Cette précarité mortuaire dont les signes contaminent les valeurs de la vie sociétale, fondées sur les idéaux que prêche la Gauche, depuis sa naissance, laissait pousser l’ivraie partout dans un champ politique sans âme ni sésame. Que faire, face à cette inertie nocive ? Comment «raccommoder» les débris de la Gauche marocaine ? Au fait, de quelle Gauche est-il encore question ? Autant de questions qui taraudent toujours les plus ardents des partisans de L’union de la Gauche ! C’est beaucoup plus facile à dire que faire, en matière de concorde et de reconstruction, si l’on sait que la fracture est profonde. Il s’agirait, sans doute, de reconstituer les principes de Gauche à travers tous les groupements de société qui portent ces mêmes vertus, au lieu de s’entêter, peut-être, à se suffire à des mouvements de la Gauche «traditionnelle». Car, le précepte de la Gauche n’est point exclusivement tributaire aux seules formes surannées, dictées par les conjonctures du passé.
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