AZULPRESS- Le polémique président USFPiste de la commune rurale de Louta, province d’Al Hoceima, a été présenté, ce lundi matin, devant le parquet général compétent. Les faits qui sont reprochés à Mekki El Hannoudi, comme tous les Marocains le savent déjà et l’interpellent chacun selon ses convictions, c’est d’inciter à la violation du couvre-feu nocturne ramadanesque, instauré par les autorités compétentes, de 21 heures à 6 heures du matin.
Via un poste sur sa page Facebook, El Hannoudi avait écrit que, concernant sa commune, le couvre-feu aura lieu à partir de 23 heures, et non de 21 heures, et que les cafés et les commerces de Louta pourront restés ouverts.
Se rendant sans doute compte, après coup, qu’il est allé (encore une fois!) trop loin, le président de la commune avait précisé à Le Site info que la mesure qu’il a prise dépendait de l’adhésion du Contrôle des actes des collectivités territoriales, relevant des prérogatives du gouverneur de la province. Il a également argué sur les spécificités de sa commune: population très restreinte, les habitations sont éloignées les unes des autres et les rares cafés fréquentés par le même clientèle.
Pour sa part Me Naoufal Bouamri, avocat au Barreau De Tétouan, considère qu’El Hannoudi ne devrait pas être poursuivi par la justice pour plusieurs facteurs. « Sa publication sur les réseaux sociaux, à mon avis, ne peut être considérée comme incitation à la rébellion, mais entre dans le cadre de ses prérogatives administratives. Et sa décision doit être vue comme celle d’un président de commune. Il y a une autorité de tutelle qui est habilitée à trancher dans un cas pareil. Et il y a aussi le Tribunal administratif auquel l’on peut s’adresser concernant la légitimité ou pas d’une quelconque décision administrative (…) », a écrit l’avocat dans un très long post sur sa page officielle Facebook, ressemblant beaucoup plus à une plaidoirie au sein d’un tribunal qu’à une publication « facebookienne ».
Pour rappel, le président de la commune de Louta a été placé en garde à vue, samedi dernier, sur ordre du parquet général compétent. Ce dernier avait auparavant ordonné qu’une enquête soit diligentée par les éléments de la Gendarmerie royale, concernant la publication de Mekki El Hannoudi où il autorisait les habitants de sa commune à se déplacer nuitamment jusqu’à 23 heures. Comme il permettait aux cafés et commerces de ne pas cesser leurs activités à 21 Heures, comme décrété par l’Exécutif, dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire en vue d’endiguer la propagation et la transmission du coronavirus.
En tout cas, le polémique président de la commune de Louta, membre du parti de la Rose, a pu bénéficier de la liberté, aujourd’hui. Mais l’affaire n’en est pas pour autant finie et aura sûrement des suites et, sans doute, des rebondissements. Affaire à suivre, donc!
Larbi Alaoui
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