Au cœur de la nuit…l’espoir

Mohammed Bakrim

C’est un euphémisme de dire que nous vivons de drôles de temps. L’impression générale est que l’humanité est en train de «perdre les pédales», de dérailler. De dériver. Ce n’est pas un hasard si le terrorisme, figure exacerbée de la maladie du système néolibérale dominant, a réalisé son acte le plus spectaculaire, un 11 septembre, par le moyen d’avions…

 Les chemins ne mènent nulle part.  La modernité finit par tourner en rond. Des temps difficiles, avons-nous dit. Il faut emprunter au poète une image plus éloquente pour parler en notre nom. Un poète disparu, il continue pourtant à si bien dire, car l’humanité en a vu d’autres, en matière de douleur et de tragédie ; ses vers animent ainsi notre mémoire hallucinée : «Ici la nuit s’ajoute à la nuit orpheline/Aux ombres d’aujourd’hui les ombres d’autrefois». Aragon, puisque c’est de lui qu’il s’agit, évoque la nuit, pas celle des romantiques ; la nuit métaphore du retour au chaos ; et l’alexandrin sans verbe évoque la perdition, l’errance satellite de l’enfer.

 Mais le même poète nous dit aussi  qu’au cœur   de la nuit, il y a le souvenir du soleil. Autrement dit, ce sont également des temps de résistance. Car nulle rhétorique ne peut camoufler la source du malaise ; le désarroi  de l’humanité, la folie meurtrière qui s’empare des «oiseaux de la nuit» sont des phénomènes objectifs s’expliquant par la nature des rapports sociaux, par l’emprise d’une certaine forme d’organisation de la société et de son économie. La résignation n’est que la conséquence du cynisme ambiant. Mais jamais l’espoir ne s’avoue vaincu. La griserie de l’instant n’obstrue pas la lueur de l’horizon prometteur.

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