Agadir: le démantèlement des navires menace la santé publique.

  La santé publique le tourisme et la protection de l’environnement sont mise en péril au profit de quelques ferrailleurs n’apportant aucune valeur ajoutée ni à l’Agence Nationale des Ports (ANP) ni à l’économie formelle, ces opérateurs inconscients profitent à la fois de la période d’affluence due à l’arrêt biologique et du fait que l’agence nationale des ports doit absolument libérer des longueurs de quais actuellement encombrés par des épaves et ceci afin de permettre aux navires de la pêche hauturière de débarquer leur prises.

Cette inconscience est double car les armateurs eux-mêmes sont totalement et pénalement responsables jusqu’à la destruction totale de leurs navires en fin de vie, ces navires qui sont classés selon le ministère de l’environnement comme des déchets dangereux car ils contiennent des Huiles Usées, de l’amiante, du fréon et d’autres huiles hydrauliques qui sont bien classés comme étant des déchets dangereux.

Bien entendu les dizaines de navires détruits chaque année au port d’Agadir répandent leur pollution directement dans l’air et sur l’eau des bassins portuaires mettant à rude épreuves la qualité des eaux de baignades des plages attenantes.

Rappelant que la loi 28.00 punie pénalement les contrevenants à savoir : l’armateur propriétaire (même si ce dernier a cédé entre-temps au ferrailleur son navire) et le ferrailleur lui-même qui est également co-responsable s’il n’est pas autorisé à traiter les déchets dangereux par le ministère de l’environnement.

Il est aussi nécessaire de préciser que la loi 28.00 dans son article 74 stipule: [ ] “Quiconque remet des déchets dangereux à une personne ou à une installation non autorisée en vue de leur traitement, valorisation, incinération, stockage ou élimination, est passible d’une amende de 10.000 à 1.000.000 de dirhams et d’un emprisonnement de 1 mois à 1 an ou de l’une de ces deux peines seulement.”
Il est donc clair et sans ambiguïté que ce genre de comportement, aussi bien par des amendes que par des peines d’emprisonnement, confirme la gravité de ces actes irresponsables.

Rappelons par la même occasion que le secrétariat d’état chargé de l’environnement (SEDD) avait déjà qualifié de “FORT” le degré de vulnérabilité des eaux de baignade de la plage d’Agadir, adjacente au port de pêche lieu de ces infractions.

La plage d’Agadir se trouve donc encore une fois menacée par ces activités incontrôlées qui se déroulent en sa proximité immédiate.

Des traces d’hydrocarbures ont été déjà détectées selon le dernier rapport national de la surveillance de la qualité du sable des plages du royaume en 2019.

Ainsi et tant que les causes de la pollution et de nuisance continuent d’altérer la qualité des eaux de baignade à Agadir, il sera difficile de labéliser la plage “pavillon bleu” pour les prochaines années ce qui affaiblira inéluctablement le positionnement de la ville en tant que destination balnéaire de premier choix et réduira ses chances de concurrencer les autres destinations opérant sur le même segment surtout par ces temps de crise post covid-19.

Il devient donc urgent pour tous les intervenants de se soulever contre ce type d’infractions en veillant, chaque autorité dans son champ d’intervention, à l’application stricte et sans complaisance de la loi 28.00 relative à la gestion des déchets et de leur élimination, afin que de tels actes ne puissent plus nuire à l’effort écologique et collectif conduit par le Maroc et initié par sa majesté le roi depuis l’organisation de la COP22 à Marrakech et lors de laquelle le Maroc avait été la première nation à demander d’inclure la protection des océans dans les priorités de cet effort écologique mondial.


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