AZULPRESS -Par : Najlae El Ouazzani //
Facile, rapide et peu engageant, le lancement des pétitions et des campagnes de boycott sur le net est devenu aujourd’hui un acte anodin. Grâce à la flambée du web et la montée en puissance des médias sociaux, n’importe quel internaute peut lancer une campagne, du moment qu’il définisse des objectifs et des revendications précis et réalisables. Que se cache-t-il derrière la réussite de cet activisme digital ?
Avec l’avènement de Facebook, Twitter, Instagram … et la démocratisation des smartphones et des ordinateurs, le digital est devenu un outil de mobilisation. Les revendications en ligne sont très vite largement vues et partagées sur l’ensemble des plateformes sociales compte tenu du nombre important d’utilisateurs des réseaux sociaux. Ainsi, la mobilisation et le rassemblement d’un grand nombre de personnes intéressées deviennent de plus en plus rapides et efficaces.
Aussi, l’action militante en ligne est souvent appuyée par des hashtags qui nomment les mouvements. Aujourd’hui, ils permettent de diffuser des slogans en un temps record et mesurer leurs retombées. Ces croisillons deviennent rapidement viraux car ils sont facilement retrouvables et vite “relayables” sur la toile.
En avril 2018, plusieurs produits de grande consommation marocaine ont été la cible d’une campagne de boycott au Maroc. Lancée sur les réseaux sociaux, elle a été au centre du débat social, économique et politique.
Signe des temps, des sites de pétition en ligne et des plateformes de lancement de campagnes de boycott sont apparus. “I-boycott.org”, ”Change.com” ou “Gopetitions.com”… offrant gratuitement aux “acteurs sociaux” individuels et collectifs la possibilité, de créer, gérer et faire circuler librement et commodément leurs réclamations.
Facebook a lui aussi déployé en janvier 2019, la fonctionnalité «Community Actions» permettant à ses utilisateurs de créer des pétitions sur le réseau social. Ils peuvent aussi identifier des élus locaux, des organisations et demander à leurs contacts de soutenir leur requête.
En 2020, cette nouvelle façon de protester a fait partie intégrante du paysage social et politique mondial. Lancée en mai dernier, la pétition en ligne réclamant “Justice pour George Floyd” a obtenu un résultat spectaculaire. Avec plus de 17 millions de signatures sur «Change.com», elle a déclenché des manifestations mondiales contre le racisme et les violences policières.
Ajoutons à cela, le boycott des élections législatives iraniennes qui a eu lieu en février 2020. En effet, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne a appelé, via une publication sur Twitter, le peuple iranien à ne pas se rendre aux bureaux de vote le jour J. Une initiative qui a bénéficié d’un large soutien sur les réseaux sociaux. Des affiches et des bannières ont été exposées dans des lieux publics reflétant l’aspiration du peuple iranien à un changement démocratique.
Aussi, les appels au boycott des produits français lancés par certains musulmans, indignés par les propos du Président Emmanuel Macron durant l’hommage à Samuel Paty, se sont multipliés sur la toile. Une campagne qui a fait réagir plusieurs pays arabes. Au Koweït, des images montrant des produits alimentaires français retirés des rayons de certains magasins ont été relayées sur internet. Certaines enseignes de distribution qataries ont aussi supprimé les produits hexagonaux de leurs rayons.
Ceci dit, l’avancée d’internet et des plateformes sociales a beaucoup joué en faveur de la propagation de l’activisme digital. Ce dernier tend à s’imposer, selon des observateurs, comme l’un des modes d’expression modernes de la démocratie directe et participative. L’enjeu aujourd’hui, des boycotts et des pétitions lancés en ligne, est de ne plus se réduire à de simples «like» ou partages sur les réseaux sociaux. Leur pari est de dépasser leur aspect virtuel et devenir un redoutable porte-voix populaire.
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