A vrai dire: Un rêve à proximité

Saoudi El Amalk

Événement d’actualité oblige, on poursuivra les propos autour de la coupe du monde surtout que notre sélection nationale est encore de la partie.

Après avoir disqualifié ses compères ibérique et lusitanien, respectivement en huitième et quart de finale, elle s’apprête à croiser le fer à l’équipe tricolore, tenante du 21ème trophée planétaire en Russie.

Le Maroc et la France, une affiche d’une âpreté saisissante, ne se sont jamais rencontrés en pareille compétition mondiale quoiqu’ils aient conflué, sous d’autres challenges, depuis déjà les années 50, aux temps où des panthéons du football tels Larbi Benbark et Abderhmane Belmahjoub, pour n’en citer que ceux-là, faisaient vibrer le temple du Parc des Princes.

A présent, bien d’eaux ont coulé sous les ponts, mais la tradition du football ne s’est nullement dissociée des deux Nations à des tendances différentes, eu égard au potentiel économique de l’une et de l’autre.

L’Hexagone, pour les « butins » historiques qu’il cumule, a pu développer de sitôt, les infrastructures sportives et performé les cadres d’accompagnement, alors que le Maroc aura mis beaucoup de retards à se ressaisir aux plans des grands chantiers ; sportifs plus spécialement…

La confrontation des demies finale entre la France et le Maroc du mercredi, s’annonce donc palpitante dans la mesure où elle se déroule, sous une filigrane conjoncturelle plutôt « tendue » entre des entités dont le sport aura, depuis belle lurette, constitué une belle passerelle d’échange et de brassage.

La première, tout auréolée de sa prouesse de la précédente édition, se mettrait le pied à l’étrier afin de rééditer cette performance que sauf le Brésil en avait fait autant, en 58 et 62 du siècle écoulé.

Quand au second, tout en état d’hilarité et de jubilation sans bornes, il s’enflamme à l’idée de réaliser le rêve de tout un peuple en allégresse populaire, fortement incrusté dans les tréfonds par Walid Regragui, le coach transformé en réelle Arche de Noé du football national.

Ses « prophéties » vertueuses auxquelles il convie la foule conquise à ses illuminations, font naître un état d’esprit des plus mobilisateurs autour d’un groupe au vent en poupe.

Quand on voit Ziyech enlacer sa mère, Boufal valser avec la sienne tels des bambins, Hakimi embrasser chaudement le front de sa maman, on aurait envie de fondre en larme, devant ce spectacle pathétique qui s’offre à nos yeux larmoyants.

Qui pourrait donc gâcher ce glamour voluptueux qui inonde un stade en euphorie, cette liesse délirante qui sillonne la rue en orphéon, à chaque fois que les lions rugissent sur le champ de jeu, cette communion du Roi et du Peuple qui fascine le monde entier ?

Il serait difficile d’avorter cette exultation extrême qui se faufile dans les foyers et les artères d’un pays uni et solidaire, que l’hymne national fait frémir de joie toutes ses composantes…

Faisant preuve de pondération sur l’aire de jeu, le onze marocain à plus forte raison, est conscient de ce qui l’attend, en tant que seul représentant de l’Afrique et non pas du « monde arabe » comme diraient certains esprits réducteurs car de la sorte, on exclurait de nombreuses ethnies dont l’amazighité est, pour nous, entre autres, une constituante centrale. A bon entendeur !


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