A vrai dire:  Le tourisme retrouve ses couleurs 

Saoudi El Amalki

La reprise du post-pandémie se profile un peu partout dans le monde, pour n’avoir été qu’un lugubre spectre en disparition progressive.

En tourisme à titre indicatif, les statistiques sont révélatrices de cette éclaircie, notamment sur la rive de la Méditerranée où respectivement, la France et l’Espagne caracolent au summum pour un PIB en 2022, de 159 milliards d’euros, à hauteur de 2,4 %, par rapport à l’année 2019, pour la péninsule ibérique qui talonne l’Hexagone à l’échelle planétaire.

Considérant l’industrie du tourisme comme étant le fer de lance de l’économie, notre très proche voisin du nord, seconde destination mondiale juste après son homologue tricolore, draine autour de 85 millions de visiteurs par an, en période de non-Covid…

Où en sommes-nous de cette embellie de la reprise de l’après-épidémie ? Il ne fait pas de doute que l’autorité de tutelle, à l’instar de ses pairs à travers le monde, s’est retroussée les manches, tant bien que mal, en vue de sortir au plus vite, du cauchemar viral.

Des mesures hâtives de redressement ont été prises en particulier au niveau de la remise sur rail de l’élément humain, par le biais d’aides à consacrer aux personnels de diverses filières et de subventions à investir à la rénovation de certaines structures hôtelières.

Cependant, il semble que ces efforts s’avèrent être, tantôt en deçà des aspirations des professionnels de tout acabit, tantôt drôlement disjonctifs voire ségrégatifs.

Dans ce sens, on ne comprendra jamais la persistance du service central à voir la destination d’Agadir de « mauvais œil » en termes d’intérêt et de soutien.

En fait, depuis déjà belle lurette, on a bien l’impression que l’Etat a faussé compagnie au fleuron balnéaire du royaume, en matière d’hébergement et de dessertes aériennes. Aujourd’hui, on en est à plus de vingt mastodontes hôteliers éventrés sur les espaces de prédilection du littoral de rêve, parmi les plus beaux du monde entier, tandis que la ville se vêtit des parures les plus retentissantes dans le cadre du PDU et du PAC en cours de finition pour l’un, d’entame pour l’autre.

Un paradoxe des plus ahurissants ! Le dernier désintérêt discriminatoire dont l’Etat aurait fait montre envers la première station balnéaire du pays, n’est autre que l’opération d’extension du réseau aéroportuaire, un peu partout sur le territoire, par le truchement de l’Office National des Aéroports.

On croit bien savoir que celui de la capitale du Souss n’en bénéficiera que du « modique » montant de 20 millions de dirhams pour une telle entreprise, alors que celui de la cité ocre s’en adjuge une enveloppe d’investissement de 1,2 milliards de dirhams, pour la fondation d’une nouvelle bâtisse en trois niveaux, sur une superficie de 67 000 m2, en mesure d’accueillir une grosse plage d’affluence de 9 millions de passagers.

Bien naturellement, on ne sera jamais contre une pareille prouesse pour une ville impériale de haute notoriété, au service d’un tourisme pour lequel on se démène de diversifier et de fortifier.

Toutefois, il fait constamment mal au cœur de s’obstiner à « tourner le dos» à une ville recrudescente dont la désertion et la défection du secteur touristique est en passe de constituer le maillon faible ou encore le «blasphème mortifère » de l’essor global de la région, tout en demeurant optimiste quant à l’avenir de la destination hivernale du Soleil et de la Mer de plus de 300 jours par an !


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