A vrai dire: Le subterfuge du WTM de Londres
Saoudi El Amalki
Le Salon de voyages du Royaume-Uni, le Word Travel Market (WTM) vient de clore sa 43 ème manche, avec la présence du stand marocain, comme à l’accoutumée. Le rendez-vous phare de Londres dont la resplendissance n’est plus à démontrer, draine chaque an une multitude d’expositions, d’expertises et de novations en matière d’industries touristiques.
Le Pavillon de l’Office National Marocain du Tourisme s’y fraie une place de choix, à savoir la vastitude de son espace et l’originalité de son design, en phase avec le faste de la destination Maroc. Cependant, il est exagérément prétentieux de se croire au dessus de tout le monde, par un « jury indépendant » qui semble-t-il, brille par complaisance trompeuse, à travers le prix du « Best Stand Design » dédié au royaume, dans la foire du fameux ExCel londonien.
En fait, le communiqué officiel rendu public par l’Office ne fait, en fin de compte que « péter plus haut que son… derrière ! », face à l’immensité des stands tels que ceux de Dubaï, de Thaïlande ou encore d’Espagne, avec ses gigantesques régions. Il aurait suffi de « soudoyer » sans nul scrupule, des chasseurs d’aubaine pour qu’ils pondent des flatteries fallacieuses, alors que la réalité du tourisme national est criante sans fard ni fanfare.
Quand on sait que l’aérien du pays ne peut assurer qu’un seul vol direct d’un éléphantesque marché émetteur tel que celui de l’Allemagne, tandis que la Turquie en déploie une cinquante par jour, on a plutôt envie de s’arracher les cheveux devant ce fossé criard de ces compétiteurs, au produit similaire. Que vaut alors ce « tape à l’œil » artificieux, suivi des phraséologies captieuses, émises par les dirigeants du secteur, en état de menterie fourbe, alors que les afflux britanniques sont conquis par les plus outillés et qu’en revanche on n’en reçoit que des lichettes infimes ? « Ce prix est un nouveau coup de projecteur sur la destination du Maroc qui viendra conforter la stratégie commerciale et promotionnelle sur le marché britannique ! », dira le directeur de l’Office.
Mais, de quel prix parle-t-il? Celui que l’on monte de toutes pièces pour lustrer non sans ostentation un tourisme mignard. Et puis quelle stratégie a-t-on le culot d’avancer, sans incidence concrète sur l’économie nationale ni l’image d’un pays regorgeant de potentiel à nature, culture et quiétude hors du commun? « Morroco Kingdom Of Light » qu’on brandit ces temps-ci, serait avant tout une question d’authenticité fiable, de volontarisme civique et de gouvernance cristalline.
L’Office mise sur un flux de touristes germaniques de plus de 1,2 millions à l’horizon de 2027. Mais, pour quelle desserte aérienne et par le biais de quel volume d’accueil, serait-on parvenu à réaliser ces prouesses, si l’on sait à titre indicatif qu’Agadir, la toute première station balnéaire du royaume, est handicapé depuis des lustres, par le manque de vols directs, depuis des marchés porteurs, à titre indicatif, sans parler de la capacité litière dont plus de la moitié est cadenassée ou délabrée… Alors, un peu de sérieux messieurs les décideurs et cessez de vendre du « mirage mensonger ! ».
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