A vrai dire: Le sens d’un succès

A la veille de ce match des demies finale que la formation marocaine affronte son homologue française, il serait impératif de mettre sur orbite certains principes rudimentaires de la pratique sportive.

Dès le début de la plus prestigieuse compétition mondiale, les poulains du coach Walid Regragui vont de succès en succès pour se retrouver dans le carré d’or, en compagnie des quatre grandes nations de la planète, à l’heure actuelle dont le champion en titre.

Cette première inédite dans les annales du football national ne manquait pas de susciter des questions sur les raisons de cette réussite qui ébranle le monde entier.

De bout en bout, on en conviendra plus que jamais que le Maroc est en passe de mettre en avant un nouveau modèle de jeu, fondé sur la solidarité d’un groupe où seule la valeur de l’appartenance à la patrie compte au dessus de tout autre calcul.

Il a cru en ses moyens intrinsèques, sans surestime ni sous-estime de sa capacité, mais d’une résilience ahurissante, tout au long des confrontations durant les phases des groupes et celle des éliminatoires directes.

La Foi dont parle toujours le sélectionneur dite «Niyya» par son langage familier, imbu de «spiritualité et de superstition», semble mordre jusqu’aux tripes, tous les joueurs en communion constante.

Pour nombre d’observateurs, on ne réalise pas encore comment il peut modeler un bloc compact aussi serein, uni et quiet devant les ténors de tous bords, sans la moindre perturbation, tout en sortant la balle du guêpier, avec assurance et fluidité aussi hallucinantes.

Et ce, en peu plus de deux mois, de sa nomination à la tête du groupe, sachant qu’il a fallu persuader et fédérer les hommes pour ce faire, relever la mentalité défaitiste qui régnait en ce genre de challenges et projeter le groupe au firmament de la gloire suprême.

Et puis, plus on avance, plus le rêve se concrétise et plus le tort du complexe d’infériorité qui gisait dans l’esprit des lustres durant, s’effiloche comme un fétu de paille.

Aujourd’hui, grâce à ce coup de génie, axé sur la Foi en ce qu’on peut être capable qui met fin à la suprématie de la nullité illusoire, le Maroc est en train d’amorcer une révolution, basée sur la valorisation des vertus humaines qui ne sont autre que la confiance en soi et autrui et l’espoir en l’avenir.

Et le peuple n’a pas tardé à y adhérer avec force et ferveur à illustrer tout bonnement, cette leçon vertueuse qui en a fait voir de toutes les couleurs aux Nations les plus prisées dans les traditions des grandes rendez-vous du football mondial.

A présent, le monde en devient aussi pantois que sidéré par la qualité et la grinta du groupe, au point de s’en enorgueillir, surtout du côté du continent de l’Afrique qui s’en identifie voire le tiers-monde, privé injustement de cette liesse collective.

C’est justement cette confiance réciproque qui a toujours manqué à notre pays en pleine gestation, à l’image de son champ politique en perte de cette valeur entre le population, le politicien de tout acabit et le gouvernant qui «fourre le nez» dans les affaires partisanes.

Regragui, héros national, autour de qui la confiance unitaire et passionnée ne fait que s’affirmer, vient donner à la pratique du football une nouvelle conception reposant sur la Foi et la Confiance.

Pourvu que nos politiques et décideurs s’en inspirent pour réussir comme il le fait actuellement avec verve et panache !