A vrai dire : La tomate enfile des cornes
Saoudi El Amalki
Dans cette tendance haussière des denrées alimentaires dont pâtissent les populations du pays, la tomate émerge du lot de manière exceptionnelle. Ce fruit-légume ardemment prisé sur la table des ménages marocains, en particulier les plus démunis, flambe sur les marchés internes, à horizons de 9 à 12 dhs le kilo. Cette montée toute particulière dans les produits de grande consommation, hallucine les citoyens et enflamme les commentaires de réseaux sociaux, au point de collationner la tomate de « taureau à cornes » qui charge ses victimes. D’autant que cette flambée advient à la veille du mois du carême durant lequel les foyers font usage de cet aliment vital pour la préparation de la « Harira », de manière fort accentuée. Aussi bien les souks semainiers que les marchés des quartiers de proximité, le prix exorbitant de la tomate suscite un large sentiment d’angoisse, alors que sa tarification n’excédait nullement, au pire des cas, les 5 dh. D’après certaines rumeurs qui circulent dans les lieux publics, l’embrasement dispendieux de cet agrume de choix n’est guère à terme, puisqu’elle ne fait que débuter vers d’autres tournures encore plus alarmantes. En fait, à croire des experts de la filière, cette élévation brutale est due essentiellement au fort export auquel elle est soumise ces tout derniers temps, comparativement à d’autres espèces alimentaires. A la cadence de l’évolution en flèche de cette matière cruciale de la vie au quotidien, il n’est pas du tout exclu qu’elle en manque dans les marchés, à quelques jours seulement du Ramadan. En conséquence, des professionnels des marchés de gros de fruits et légumes estiment que le gouvernement se devrait d’intervenir pour réguler l’hémorragie de l’exportation de la tomate à l’étranger et orienter celle-ci plus spécialement au marché interne afin d’épargner l’écorchure abusive des bourses marocaines. Il est bien évident que la production des tomates est concentré actuellement à Chtouka Aït Baha, suivant les saisons, alors que les marchés d’Inezgane se charge de la distribution de plus de 90% des primeurs et agrumes, à travers le territoire. Il s’avère, en fait que la demande étrangère est pressante, ce qui occasionne un déséquilibre flagrant dans l’approvisionnement du marché interne par rapport à l’export. D’autre part, à croire la récente sortie de presse du ministre de l’agriculture, il est question de spéculation manifeste de certains intermédiaires, car il est insensé de voir grimper la tomate de 5 dhs du prix initiale, à 12 dhs sur les étalages de Rabat, à titre d’exemple. Par ailleurs, le ministère de l’intérieur vient de rassurer de la suffisance du volume de stock et quantité de productions alimentaires et d’autre produits de première nécessité pour satisfaire la demande interne tant en cet imminent mois sacré que durant les mois qui suivent. L’Exécutif est censé alors s’atteler à veiller sur l’équilibre escompté des produits et denrées, tout en prenant garde du monopole spéculatif dont font montrent des médiateurs illicites et malveillants.
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