A vrai dire : La refonte de la vie politique
Saoudi El Amalki
Il semble bien que le Pouvoir dans notre pays est cyclique. Toutes les mouvances politiques qui se sont succédées, à partir de l’alternance consensuelle de 1998, à la tête de l’Exécutif, ne sauraient prétendre y subsister au-delà de deux mandats de suite au maximum, sous le système de Monarchie. Il est bien certain que c’était la Koutla Démocratique qui, au début des années 90, avait introduit cette nouvelle démarche dans le champ partisan, grâce à l’élan synergique des partis du mouvement national, particulièrement l’USFP, l’Istiqlal et le PPS. La première, sous la conduite de feu Abderrahmane Youssoufi a alors débuté cette expérience mais, pour un bras de fer de leadership avec le parti de la balance, elle n’a pas pu briguer un second blanc-seing. C’est ainsi que finalement, c’était Driss Jettou, en technocrate qui enchaînait et du coup, faisait disloquer la « méthodologie démocratique », fraîchement entamée. Après une interruption de pas plus d’un seul mandat, on y revenait avec Abbas Fassi au gouvernement dont l’ossature gardait le même piédestal tripartite. Et puis, survint la « tornade » islamiste, à l’issue du « printemps démocratique », mettant fin aux régimes dictatoriaux de nombre de pays dont le Maroc est sorti indemne, grâce justement, à cette fameuse alternance qui sitôt amorcée, s’est lancée dans une panoplie de réalisations, accentuées par le discours Royal du 9 mars et par l’émergence de la nouvelle loi suprême de 2011. En fait, pour la première fois, depuis l’alternance, il y a plus de deux décennies, la même tendance politique se payait le luxe de rempiler deux mandats de suite, pour des raisons qu’il importe peu de soulever à présent. Enfin, ce sera le tour des ultra libéraux qui se répartissent toutes les institutions du royaume, depuis l’hémicycle à la commune la plus reculée, en passant par l’Exécutif… Il ne fait alors pas de doute que, mis à part le PJD, les autres n’ont « régné » qu’un seul et unique mandat ! Tout au long de ce périple, on aura relevé la constance de ce principe d’alternance, mis en place dans notre pays, depuis que feu Hassan II « permettait » à la Gauche marocaine d’accéder au Pouvoir, après avoir « croisé le fer » avec le mouvement national, des années durant. Cependant, on se sera, retrouvé avec une dégénérescence hybride de la prestance du champ politique marocain où les partis se font subtiliser leur autonomie et leur fonction, au point de leur faire perdre toute la confiance auprès des populations. Tout en maintenant l’idée d’alternance, à l’instar des nations démocratiques où seul le verdict des urnes compte, il est judicieux voire impératif de procéder à la refonte de la vie politique en vue de parfaire son rendement idéel, à tous les niveaux. C’est le moment où jamais pour le camp démocratique et progressiste, sur un entrain unioniste, toutes obédiences réunies, de se ressaisir et ragaillardir « l’esprit » de la Koutla démocratique ( ou n’importe quelle autre appellation ), par le biais de laquelle s’était fluidifiée la transition Monarchique et s’étaient aussi déclenchées les générations de réformes, les grands chantiers et, partant les profondes mutations qui s’opèrent dans la Nation. Un rassemblement auquel viendrait adhéré tout le « peuple de la Gauche », dont regorgent les organisations citoyennes solidaires, mais également les mécontents des insanités qui empestent aujourd’hui le paysage politique national. Une aubaine historique à saisir pour se débourber de la médiocrité politique actuelle !
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