A vrai dire :  La France au pied du mur

Saoudi El Amalki

Les rapports entre le Maroc et la France sont toujours au froid, depuis que les tensions sont montés d’un cran, suite à la réduction de visas de 50% en septembre 2021, octroyés à notre pays.

Dans ce sens, Paris reprochait à son allié de « tergiverser » à rapatrier ses concitoyens, en état irrégulier sur le sol tricolore.

Décision injustifiée, rétorquait Rabat qui pour sa part, estimait que ce n’était qu’un prétexte et que la raison de ce relâchement relationnel, était bien ailleurs.

Malentendu momentané, diront certains, distanciation d’intérêt, répliqueront d’autres, le coup de bec larvé va bon train, au moment où le royaume hausse le ton, quant au sujet de son intégrité territoriale. En fait, si la France considère que la « prolifération » des ressortissants sur ses terres, serait entachée d’anomalie, le Maroc est également en parfait droit d’évaluer que toute équivoque à propos de son Sahara, ne saurait être tolérée, surtout de la part de ses proches partenaires.

Or, elle est à priori, le seul pays d’Europe de proximité à s’abstenir de clarifier davantage sa position à cet égard, quoiqu’il soit l’un des premiers à s’aligner sur la justesse du plan d’autonomie, suggéré par nos soins et retenu par l’instance onusienne.

Effet d’orgueil ou calcul de pistes qui taraudent les décideurs de l’Hexagone, en ce moment d’incertitude, avec l’entrée en lice dans ce nouvel ordre d’extrême géostratégie sur la région, de grosses puissances.

La France craint donc l’isolement voire l’affaiblissement dans cette équation qui se profile à l’horizon dont le Maroc serait, sans doute, une plaque tournante, de par sa position privilégiée aussi bien au plan géographique qu’économique et sécuritaire.

D’autant que l’approche prônée par le royaume repose sur la modération, la paix et le réalisme, ce qui a de tout temps, fortifié son aura auprès des nations de divers acabits.

Notre pays, faut-il le rappeler, avait anticipé à reconnaître la création du nouveau monde en Amérique, à défendre sur l’autel onusien, l’adhésion de la Chine aux Nations-Unies et soutenir à l’époque, toutes les luttes anti-coloniales en Afrique, particulièrement en Algérie dont les leaders du mouvement de libération se ressourçaient dans leur second refuge qu’est le Maroc.

Mieux encore, le traitement préconisé au sein de l’Afrique est fondé sur le principe de gagnant gagnant, loin de toute intention hégémonique. Il ne serait alors pas de l’intérêt de la France de se tromper de cible, face à cet atout séculaire d’une nation d’exception que fut le royaume, depuis plus de douze siècles. Le retour à « la normale », serait-il au bout du tunnel ?

C’est la question que se posent toutes les voix sages de part et d’autre, tel que l’ancien président socialiste, François Hollande qui lors d’une récente visite dans notre pays, formulait le vœu d’une réelle reprise des échanges, allant dans le sens de la normalisation des relations bilatérales.

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