A vrai dire : La force d’exception

Les rapports entre le Maroc et l’Espagne ont de tous temps, connu des hauts et des bas, des moments de tension et d’apaisement. « La crise est derrière nous ! », jubile récemment le chef de la diplomatie ibérique comme il l’avait répété, toutes les fois que l’opportunité s’en faisait ressentir. Aujourd’hui, il semble que le bon sens prenait le dessus sur les errements hostiles de certains courants extrémistes de la sphère politique madrilène.

Le réchauffement des relations bilatérales tend à couper court à ces malveillances qui sont habituées à jeter le pavé dans la mare. Comme on a l’habitude, de l’autre camp, de revirement subit d’attitude à l’égard de l’intégrité territoriale, traduite par des actes incompréhensibles, tel que affiché de l’admission clandestine, sur identité erronée, du chef du ramassis séparatiste dans une clinique espagnole, sous prétexte d’hospitalisation pour « nécessite humaine ». Faut-il encore se fier au présent raccommodement de liens raffermis, qui se profile à l’horizon ?

Rien de rassurant ! Mais, l’optimisme a toujours été le fort d’une Nation marocaine séculaire dont l’approche fut à jamais la force d’exception, en termes de chevalerie. En effet, notre pays poursuit son processus démocratique et réformique, aux plans socio-économique, écologique, culturel, tout en veillant sur la souveraineté nationale et le parachèvement de son unité territoriale. Sans jamais se montrer sectaire ni réfractaire, le Maroc tient un discours de modération et de discernement, sous la conduite éclairée du Souverain, par rapport à tous les événements qui se présentent sur son chemin constructif.

Il va sans dire que le voisinage ne lui a pas du tout, facilité cette volonté de s’épanouir ni au Nord durant l’ère coloniale par la dictature franquiste ni à l’Est depuis la récupération des provinces sahariennes par la junte d’Alger. En revanche, sa ligne de conduite marquée de pacification et de justesse avait de sitôt, balisé le chemin du confortement de sa position et son image vis-à-vis de la communauté planétaire.

Nul doute, l’Espagne tout comme l’Allemagne se sont-ils rendus compte de cette vérité qui ne souffre d’aucune contestation et accordés à se rendre à l’évidence pour tourner la page. L’escalade sereine et avérée de notre pays sur l’échiquier mondiale, aussi bien en question diplomatique qu’en émergence économique, est en passe de forcer cet acquiescement de sa compagnie d’autant que, faut-il le rappeler, l’Union Européenne avait attribué le registre privilégié à son allié de choix, justement pour sa solvabilité morale et relationnelle.

Encore faut-il se comporter de pareille sorte, dans un climat de parité en matière de reconnaissance mutuelle et de préservation de la réciprocité. Dans son discours solennel intitulé « I have a dream ! » ( J’ai un rêve ), le célébrissime rebelle anti-esclavagiste américain, Martin Luther King avait vociféré cette citation de haute teneur humaniste : « Nous devons apprendre à vivre ensemble, sinon nous allons mourir comme des idiots ! ».