A vrai dire : La dérive parlementaire
Saoudi El Amalki
Encore une fois, la voûte du parlement vient d’être transpercée par des accrocs intestins. Lors de la séance des questions orales, l’institution législative avait vécu, sous les caméras publiques, d’intenses moments de médiocratie extrême. Sans aucun scrupule, le ministre, encore lui, a ouvert le bal de cette basse abjection en se faisant piégé, de manière maladroite, par un coup d’épingle asséné à la langue amazighe, contrairement au président de la chambre des députés qui, s’est montré beaucoup, plutôt à la même situation, beaucoup plus habile. Profitant de la bavure du ministre loquace qu’on avait qualifié de «puéril», lors d’une précédente livraison de cette chronique, le député a rappelé à l’ordre son vis-à-vis, tout en évoquant la bourde de «chaussette». Une réplique qui a valu à ce dernier l’évocation de son histoire de «raquette». Voilà où l’en on est, bien en deçà de ce que l’on attend de l’instance constitutionnelle censée se consacrer pleinement aux attentes des populations ! « Si tu vois prédominer les thèmes futiles de certaines sociétés sur les propos consciencieux, saches que tu parles d’une société d’échec ! », disait le dramaturge russe, Anton Tchekov, à cet égard. En fait, si l’on sait que la machine électorale est maculée de «confections» au préalable sans nul souci sur la qualité, ni sur la compétence de candidats, on ne pourra que récolter misère et indigence au sein d’un espace de sécrétion de lois et réglementations la conduite de la Nation vers le progrès, la justice et le bien-être. Ce qu’on y cultive aujourd’hui ce n’est que la précarité de productivité législative et la semence de l’injure et du dénigrement gratuits. Nombre d’élus de l’hémicycle manquent de maturité, d’intelligence et de circonspection susceptibles de former un parterre de parlementaires porteur de valeurs et producteurs de vertus. Or, l’on constate, à présent plus que jamais, qu’on continue de plus belle, à verser dans l’acrimonie et la démolition. Le même écrivain russe du 19 ème siècle, Anton Tchekhov disait également : « Ce ne sont ni les brigands ni les incendies qui détruisent le monde, mais la haine et l’hostilité! ». Le plus ironique dans notre parlement, c’est que ceux que l’on croit être détenteur de savoir et d’expérience de la députation ou encore que l’on désigne chef de groupe et, partant censé donner l’exemple à autrui, ce sont bien ceux qui portent le désastre à l’intérieur de cette institution nationale. Il y a donc lieu de s’y pencher sérieusement car il y va de l’avenir des générations de législateurs qui, au lieu de s’y prendre dans ce qui sert le rehaussement de la production législative, tombent dans la bassesse !
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