A vrai dire : La démocratie face à la dictature
Saoudi El Amalki
En ces temps précis de la tournure régionale, le président français vient d’effectuer une visite de trois jours en Algérie. Chacun des deux pays est en quête de ses intérêts que dicte la conjoncture actuelle. Tout en s’arrangeant à désamorcer les « rancœurs » mutuelles qu’ils entretiennent l’un pour l’autre, l’Hexagone ambitionne d’amoindrir ses pénuries en matière d’énergie, occasionnées par le conflit russo-ukrainien, alors que le régime algérien aspire à desserrer l’étau dans lequel il ne cesse de s’enliser, par l’intermédiaire de la seule carte qui lui reste.
Il va sans dire également que la junte algéroise se frotte les mains de l’aubaine, en termes de profit de la flambée énergétique et de la lueur salvatrice de fuir le cul-de-sac géostratégique, à travers ce rapprochement inespéré de son rival tricolore qui a contesté, à maintes reprises, son origine et sa nature, depuis Charles de Gaule au présent hôte. En fait, les galonnés d’Alger ne se gênent guère devant l’humiliation pourvu qu’ils en tirent profit pour leurs comptes personnels et qu’ils y tentent vainement de parvenir au mirage Atlantique.
Une opportunité pour la soldatesque de s’essouffler momentanément, après les Hirak tumultueux qui se sont déchaînés dans les rues, en protestation contre les nuisances nocives du régime et les déchirements des populations, en proie à l’oppression. Il est donc bien clair que le régime vise, à travers cette visite providentielle de Macron 2, à renflouer ses caisses, confortées par la crise énergétique mondiale et à se frayer un positionnement plus propice dans sa course machiavélique avec le royaume du Maroc, pour « briguer » lâchement l’intégrité territoriale de toute une nation attachée jusqu’à la moelle à son Sahara inaltérable.
Pendant ce temps, le régime algérien n’a pas froid aux yeux non plus, de se permettre d’affréter un avion frappé de son logo au chef séparatiste pour prendre part au 8ème sommet du forum Africano-nippon de coopération, où il fut accueilli en « grande pompe » par le vil vendu autocrate de Tunisie. Une machination si odieuse et malveillante qu’elle suscitait une vive exaspération des congressistes, en particulier de l’empire japonais dont l’imposture mensongère fut l’objet de ferme réplique protestataire. Il n’en demeure pas moins évident que les percées aux grands trots, de la diplomatie marocaine dans les confins africains dont s’alimente gracieusement l’économie française, ainsi que les « affinités » américano-israéliennes ne déplaisent point voire exacerbe le traditionnel partenaire au « registre privilégié » de l’Union Européenne qu’a toujours été le royaume du Maroc.
Assurément, ce qui explique ce dualisme ambigu de la France envers la cause sacrée du royaume, c’est d’une part, elle veut maintenir ses rapports mercantiles avec la dictature militariste de d’Algérie, elle qui se veut adepte des valeurs républicaines qui sont, « Liberté, Égalité, Fraternité » et, d’autre part, elle trouve toutes les peines du monde à se prononcer pleinement en faveur de la légitimité du dossier marocain dont elle a déjà formulé la justesse du plan d’autonomie proposé par l’Etat marocain.
A un moment de l’histoire, la France se devrait de se rendre à l’évidence de « son errance » amphibologique. C’est bien triste de chavirer aussi obscène quand on est une grande nation qui n’arrête de sitôt, de prétendre être partisane de la démocratie et de s‘affaisser face aux convoitises expansionnistes de la dictature, comme disait Victor Hugo, l’un de ses monuments de la sagesse : « La guerre, c’est la guerre des hommes, la paix, c’est la guerre des idées ! »
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