A vrai dire:  Crises de détresse

Saoudi El Amalki

On se rappelle qu’il y a quelques semaines, la bénédiction divine fut fortement sollicitée à l’adresse de la tombée des pluies. Enfin, toutes ces implorations rogatoires finiront par être exaucées à la veille de l’annonce par météo, d’imminence pluviale sur quasiment l’ensemble du territoire.

On savait donc qu’il allait pleuvoir bien auparavant et, eu égard, on devait prendre en conséquence, toutes les mesures préventives bien à en amont, en vue d’endiguer les répercussions désastreuses, en aval. Or, il semble que rien n’a été entrepris ou presque, notamment dans les faubourgs reculés et précarisés.

En ces moments-ci de givre et de froid glacial, les zones enneigées du haut-Atlas sont en détresse, enclavées et laissées-pour-compte.

Des appels de secours fusent de partout dans les douars ensevelis sous la gelée, à cours de nourriture et à la merci de la cruauté des intempéries.

Certes, on se précipite par-ci, par-là, pour remédier à ces avalanches climatiques débordantes, mais on pouvait bien le faire de manière plus efficiente si on s’y était préparé à l’avance, à travers une batterie d’opérations palliatives.

Bien avant les signaux météorologiques de pluie et de neige, on aurait dû mobiliser et localiser la logistique en engins et équipements sur les endroits connus, en situation de naufrage, juste après avoir sensibilisé les populations et identifié les demeures en indigence.

Dans patelins isolés dans le sud-est du pays, en particulier dans les bourgades de Tinghir, Ouarzazate, Midelt ou encore Azilal, Chichaoua, Al Hoceïma…, les images désolantes rapportées par les réseaux sociaux, révèlent les tares des masures enfouies dans la neige, sous les jérémiades des populations endolories, sans aliments ni couvertures encore moins assistance pour les petits enfants et les personnes âgées cernés par le gel .

A cet égard, l’on se souviendra des refuges qui, à l’époque, étaient plantés et approvisionnés sur les routes, en périodes automnales et qui servaient à porter secours aux sinistrés en cas d’adversité, comme c’est le cas, à présent des victimes bloquées dans la neige.

De même, on s’interrogera, aujourd’hui sur l’absence des cantonniers qui longeaient les routes pour évacuer les chemins et porter assistance aux familles en supplice. Rien de toute cette tradition salvatrice n’est plus en service.

Il s’avère alors aberrant pour une nation qui se veut être dans la cour de l’Emergence, de faire subir aux citoyens des calvaires aussi cruels qu’alarmants, en ces temps de pluie que d’aucuns souhaiteraient avec insistance.

Le département de l’équipement se devrait de revoir son arsenal de prévention et de sauvetage, ainsi que la promptitude de son usage afin d’épargner aux compatriotes les torts affligeants de ces fléaux naturels.


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