..?Poème : Suis-je poète

  • MASTAPHA HOUMIR//

Je croyais être poète
Avec des rêves plein la tête
Aussi poète que Verlaine
Sans rancune et sans haine
Je voulais être Baudelaire
La belle affaire !
Avoir la sagesse de Victor Hugo
Je volais des rimes à Rimbaud
Et je me disais : Que c’est beau !
Je me suis trompé .

Je croyais être poète
Avec des rêves plein la tête
Je me prenais pour un prophète
Le sauveur du bon peuple
Celui qui allumerait la rébellion
Celui qui déclencherait la révolution
Celui qui briserait les carcans
Celui qui ouvrirait les prisons
Celui qui sauverait la veuve et l’orphelin
Celui qui ferait triompher le bien
Et je me disais : Que c’est beau !
Je me suis trompé .

Je croyais être poète
Avec des rêves plein la tête
Poète engagé , poète révolté
Poète de la liberté
Je n’étais qu’un rêveur utopiste
Un romantique idéaliste
Qui refusait d’être réaliste
Qui trônait sur son piédestal
Loin de la réalité infernale
Croyant qu’il lui suffisait d’écrire un poème
Pour que le monde se transforme
Pour la grande métamorphose
Pour la fantastique osmose
Je croyais qu’en écrivant de jolis mots
Je guérirais tous les maux
J’effacerais les trémolos
Et je me disais : Que c’est beau !
Je me suis trompé .

Je croyais être poète
Avec des rêves plein la tête
Celui des rimes et des strophes
Des hémistiches et des apostrophes
Celui des images et des métaphores
Le plus ingénieux , le plus fort
Qui fait vibrer les cœurs
Qui fait peur à la peur
Qui unit frères et sœurs
Qui crée beauté et splendeur
Et je me disais : Que c’est beau !
Je me suis trompé .

Je croyais être poète
Avec des rêves plein la tête
Je croyais être
La voix des tourtereaux
Le porte-parole des amoureux
Au souffle langoureux
Ce rossignol au chant romantique
Cet adonis au minois angélique
Ce bel homme au sourire narcissique
Ce chanteur à la voix nostalgique
Ce peintre au pinceau magique
Et je me disais : Que c’est beau !
Je me suis trompé .

Je croyais être poète
Avec des rêves plein la tête
Et le temps est passé
Le temps est cruel , mes frères
Le temps n’est point débonnaire
Le temps ne pardonne guère
Le temps est sévère
Les déboires m’ont lassé
Les désillusions m’ont terrassé
Les épreuves m’ont cassé
La vie m’a fracassé
Je me suis réfugié dans la solitude
Pour soigner mes incertitudes
je me suis assagi
Maintenant , je suis prêt
A entrer à l’école de la poésie
Et comme a dit Léo Ferré :
“A l’école de la poésie
On n’apprend pas
On se bat ! “


اكتشاف المزيد من azulpress.ma

اشترك للحصول على أحدث التدوينات المرسلة إلى بريدك الإلكتروني.

التعليقات مغلقة.

يستخدم هذا الموقع ملفات تعريف الارتباط لتحسين تجربتك. سنفترض أنك موافق على هذا، ولكن يمكنك إلغاء الاشتراك إذا كنت ترغب في ذلك. الموافقة قرائة المزيد

اكتشاف المزيد من azulpress.ma

اشترك الآن للاستمرار في القراءة والحصول على حق الوصول إلى الأرشيف الكامل.

Continue reading