En avant toute
la caisse de compensation: le sort en est jeté
Lahoucine OUBLIH
Le retour au débat autour de la caisse de compensation, impose ce qui suit : Le gouvernement doit opter pour une stratégie appropriée et des mesures nécessaires qui rendent la décision d’annuler la caisse de compensation jouissante, en premier, d’une légitimité sociétale, et secundo, de décrocher coûte que coûte la satisfaction de tous.
C’est une décision qui se veut consensuelle, il est donc pas question que l’on se trouve à brûle-pourpoint face à une décision, dont la seule préoccupation est de réduire les charges pesant sur le budget public. Plus que cela, la décision de libéraliser totalement les prix doit être prise à un moment approprié autre que le contexte actuel, afin de ne pas ajouter une autre crise aux crises existantes.
Le gouvernement est prié d’opter pour une stratégie appropriée et des mesures nécessaires qui rendent la décision d’annuler la caisse de compensation jouissante d’une légitimité sociétale et de la satisfaction de tous
Tous les indicateurs financiers, joints aux discours officiels et lois approuvées par le Parlement, confirment que l’État s’apprête à annuler la caisse de compensation et à libérer les prix des articles restants (gaz butane, sucre, farine), et à les remplacer par le registre social unifié et le soutien direct aux pauvres familles, en complément des programmes de protection Sociale dans le domaine de la santé, la compensation familiale et la protection de la vieillesse.
Sans doute, personne n’est contre la gouvernance des deniers publics, après tant d’épuisement des finances publiques, et nous ne pensons pas que quiconque puisse s’opposer à la décision d’annuler les subventions de la manière qui se déroule aujourd’hui, ce qui rend les grandes entreprises, les plus grands bénéficiaires des subventions allouées aux plus démunis, mais aussi, il est primordial de reconsidérer la caisse de compensation, surtout dans ce contexte difficile caractérisé principalement par les répercussions de la pandémie et des tensions internationales et climatiques sur l’économie.
Notre soucis s’accentuera sur la possibilité qui peut s’offrir au gouvernement de réitérer les mêmes erreurs qui ont été enregistrées lors de la décision de libéralisation des prix du carburant effectuée par le gouvernement d’Abdelilah Benkirane, qui a provoqué des catastrophes sociales, la chose qui a incité le Conseil de la concurrence, à qualifier la procédure de libération telle qu’elle a été menée d’une grave erreur, car le gouvernement précédent a libéralisé sans s’intéresser au préalable aux principales composantes du système concurrentiel, et sans l’adoption de mesures d’accompagnement pour protéger les consommateurs, surtout dans des situations défavorables.
Nous ne voulons pas que ce projet de société, sur lequel tout le monde parie pour bâtir un Maroc de justice sociale, se transforme à une catastrophe nationale, et source de troubles et d’instabilité politique et sociale.
Nous ne voulons pas que la classe moyenne, qui s’est transformé lors de ces dix dernières années en un signe d’échec des gouvernements islamiques, après avoir échoué à les protéger et à assurer sa pérennité, se vaporise pour ouvrir la voie à la réduction de la société à deux classes, les riches et les pauvres.
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