Agadir : le Plan régional voit grand pour la région

Le portefeuille des projets a été doublé pour la période 2020-2030, il est passé de 106 projets inscrits dans le cadre du Plan Maroc Vert durant la période 2008-2019 à 214 projets inscrits à la stratégie Génération Green.

Avec une contribution frôlant 17 % à l’économie régionale, soit 11,70 MMDH en termes de valeur, le poids du secteur agricole au niveau de la région n’est plus à démonter. Durant ces deux dernières décennies, l’agriculture figure parmi les secteurs stratégiques au niveau de la région. Son importance se quantifie avant tout par son poids socioéconomique en tant que secteur fort employeur dans la région, mais aussi par la multiplicité de ses vocations sur le plan économique, à l’export, ainsi que par son attractivité pour l’investissement. C’est pourquoi le Souss-Massa table sur ce secteur surtout après la sécurisation de l’eau d’irrigation agricole à travers la réalisation de l’Unité mutualisée de dessalement de l’eau de mer à Chtouka.

Dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole «Génération Green», le Plan Agricole Régional (PAR) du Souss-Massa porte l’ambition de doubler ses performances. D’un portefeuille de 106 projets inscrits dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV) durant la période 2008-2019 à 214 projets inscrits dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030, le PAR ciblera plus de 308.735 agriculteurs au lieu de 113.400 bénéficiaires visés par l’ancien plan agricole régional.

Au moment où le PMV s’est basé sur ces deux piliers liés à l’investissement agricole et à l’agriculture solidaire, la stratégie Génération Green 2020-2030 est fondée pour sa part sur deux fondements. Il s’agit de la place accordée à l’élément humain en plus de la pérennité du développement agricole. Partant de ce constat, le Plan Agricole Régional prévoit l’accès de 40.000 nouvelles familles à la classe moyenne agricole et la fixation de 22.300 autres familles dans cette classe. Les 40.000 familles couvrent les différentes filières de production à hauteur de 21.000 familles. À cela s’ajoutent 12.000 et 7000 autres relevant respectivement des jeunes entrepreneures et des produits de terroir. Ce chiffre représente 52% des agriculteurs de la région Souss-Massa. S’agissant de la création d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs, ce programme est constitué de 13 projets qui mobiliseront 895 MDH à travers des projets individuels devant générer 16.500 postes. Pour sa part, l’Initiative Régionale dédiée aux jeunes entrepreneures agricoles générera 15.000 emplois alors que les projets autour des terres collectives étalées sur 6250 ha créeront 1252 emplois.

Second fondement : renforcement de 23 filières agricoles
Pour l’axe dédié à la création de nouvelles générations d’organisations socioéconomiques, 59.330 agriculteurs seront agrégés avec un objectif visé de l’ordre de 50% d’agrégation. Cet axe permettra la création de 892 nouvelles coopératives. Au total, les groupements et unions agricoles devront passer de 1919 structures en 2019 à 3112 en 2030. Pour les autres axes, notamment de la formation, 12.881 lauréats seront formés à l’horizon 2030 avec un investissement de l’ordre de 111 MDH en plus de la mobilisation de 267 nouveaux conseillers agricoles relevant du privé pour l’encadrement de 118.657 agriculteurs. A cela s’ajoute la question de l’assurance multirisque avec deux produits. Le premier dédié aux céréales et légumineuses, il permettra d’augmenter la superficie assurée de 17.300 ha en 2019 à 36.000 en 2030, alors que pour l’assurance multirisque consacrée aux arbres fruitiers, la superficie passera de 405 ha à 20.284 ha. S’agissant du second fondement de ce plan, il compte renforcer 23 filières agricoles dont 18 filières dédiées à la production végétale et 5 filières animales dans le cadre de son premier axe.

Ce dernier mobilisera 21,22 MMDH dont 76% de ce montant sera mobilisé par le secteur privé. En plus des cultures qui font la renommée de la région (légumes, agrumes, argan, safra, etc.), le nouveau plan mettra le cap sur d’autres produits, notamment de terroir. Il s’agit pour les cultures végétales de la grenade, la pomme, le caroubier, l’ail en plus des plantes aromatiques. Pour la production animale, il s’agit essentiellement de l’héliciculture. Bien que les superficies agricoles sont plus ou moins stables, la production revêt à la hausse avec plus de rendement, notamment pour les légumes dont la production évoluera à hauteur de 6 %, soit 2,3 millions de tonnes au lieu de 1,5 million de tonnes avec une superficie égale à 31.140 ha. Pour les agrumes, la production frôlera 1 million de tonnes, soit une augmentation prévue de l’ordre de 56%. Le constat est le même pour les fruits rouges qui évolueront à hauteur de 4%, les olives (29%), l’argan (5%) et les autres filières.

Les filières animales en force
Toujours est il, ce sont les filières animales qui prévoient plus de croissance, notamment la filière laitière dont la production prévue à l’horizon 2030 évoluera de l’ordre de 47%, soit de 330.000 tonnes en 2019 à 485.000 tonnes en 2030 alors que les viandes rouges évolueront à hauteur de 28 % (de 35.500 tonnes à 45.900 tonnes). Pour sa part, la production de l’aviculture devra s’accroître de 26%. Autre fait méritant d’être relevé, l’accélération de la valorisation qui passera de 58% en 2019 à 70% en 2030. À cet égard, le nombre d’unités de valorisation évoluera de 564 unités en 2019 à 604 en 2030, soit une augmentation de 11%. C’est la filière laitière qui connaîtra plus de valorisation à l’horizon 2030 avec une moyenne de 90%. Pour les légumes, les agrumes, le safran et les viandes rouges, le taux de valorisation programmé est de 70%, alors que pour l’argan et le miel, il est de 50%, contre 20% pour les dattes.

Exportations : une hausse de valeur de 7,9 MMDH en 2030
S’agissant des exportations, leur valeur devra enregistrer une hausse de 5 MMDH en 2019 à 7,9 MMDH en 2030. Dans ce sens, les exportations de légumes devront augmenter de 34%, soit de 952.000 tonnes à 1,3 million de tonnes. Le constat est le même pour les agrumes dont les exportations évolueront à hauteur de 45%, soit 448.000 tonnes en 2019 à 650.000 tonnes en 2030. Toutefois, les exportations devront grimper particulièrement pour l’agriculture biologique qui va doubler son export de 10.000 tonnes à 20.000 tonnes en plus des fruits rouges de 11.860 tonnes à 29.000 tonnes à l’horizon 2030. Concernant la modernisation des circuits de distribution, le plan prévoit dans le cadre de la modernisation des marchés de gros, la mise à niveau du marché d’Oulad Teima à Taroudant à hauteur de 378 MDH, outre la réalisation à Inzegane de la plateforme de commercialisation de produits agricoles et alimentaires de la région Souss-Massa à hauteur de 250 MDH. Pour la réalisation de ce projet, l’étude est déjà en cours. Un autre projet est prévu à Tiznit à travers le marché de consommation locale qui va mobiliser 49 MDH. La capacité totale de ces nouvelles plateformes est fixée à 1500 tonnes par an. Pour la modernisation des marchés hebdomadaires, cette composante vise la mise à niveau de 24 marchés à hauteur de 120 MDH pour les marchés qui oscillent entre 1 et 2 hectares. A travers ce projet, les pertes passeront de 20 à 5% à travers l’installation d’entrepôts frigorifiques et infrastructures de base.

  • La modernisation des abattoirs
    Le plan d’action dans le cadre de cet axe dédié à la modernisation des abattoirs est la réalisation de trois unités en plus de la modernisation de quatre unités et la réalisation de cinq marchés de bestiaux. L’investissement global prévu est fixé à 677 MDH. D’autres actions sont projetées, notamment l’amélioration génétique avec de nouvelles variétés résistantes pour l’argan, le cactus et le safran, outre le transfert de technologie et l’irrigation intelligente qui couvrira l’ensemble des bassins irrigués sur 65.000 ha. Quant au 4e axe, il englobe quatre locomotives et neuf programmes qui concernent le renforcement de la gouvernance d’économie d’eau, le développement du partenariat public-privé en termes d’irrigation et de préservation du patrimoine agricole et transhumance, ainsi que l’efficacité hydrique et énergétique à travers la promotion du pompage solaire. Ce volet mobilisera 4,12 MMDH grâce à la réalisation de 20 projets avec un objectif d’économiser 200 millions M3.

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